Ne jamais abandonner – Avis +

On me demande souvent si j’étais nerveux pendant les procès de Nuremberg. J’étais un jeune avocat inexpérimenté, confronté aux meurtriers de masse de l’Allemagne nazie, dont six généraux SS qui m’auraient abattu à vue s’ils en avaient eu la possibilité. Mais je n’étais pas nerveux, j’étais indigné.

Né en Transylvanie (à l’époque le Royaume de Hongrie), Benjamin Berell Ferencz arriva aux États-Unis à l’âge de dix mois. Issu d’une famille d’immigrants pauvres, il parvint néanmoins à réussir ses études qu’il acheva au début de la Seconde Guerre mondiale.

Être diplômé en droit lui valu en raison de la « logique » militaire d’être affecté à la D.C.A. Ceci lui permit d’assister à de nombreux tirs sur les avions alliés.

Cependant, sa formation juridique lui permit de survivre aux tentatives homicides de sa hiérarchie. En effet, un colonel avait interdit la cuisine individuelle. Mais Ferencz avait exercé son « droit constitutionnel à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur » en cuisinant un poulet. Or, désobéir à un ordre en temps de guerre, peut valoir le peloton d’exécution. Objection ! Il ne s’agissait pas de cuisine individuelle, mais de cuisine de groupe puisque quatre soldats avaient participé à ce délit.

Ayant échappé à la cour martiale, on se rappela son diplôme lorsqu’il fut chargé de rechercher des crimes de guerre contre les aviateurs alliés. Puis il participa à la libération de camps de concentration. Ensuite vint le procès des einsatzgruppen, l’une des affaires jugées à Nuremberg, en 1947-1948.

Benjamin Ferencz a eu 100 ans en 2020. Cet ouvrage est un témoignage, mais aussi une réflexion sur les rêves, l’éducation, les circonstances, la vie, les principes, la vérité, l’amour, l’endurance et le futur.

Ce livre trop court renferme de nombreuses informations historiques qui nous éclairent sur près d’un siècle d’Histoire de l’humanité et sur la ténacité de l’auteur.

Cet ouvrage aurait pu être parfait. Cependant, il semblerait que pour mentionner les troupes de choc allemandes Benjamin B. Ferencz ait utilisé le terme « Stormtrooper ». Certains auront reconnu l’allusion. Or, ce terme est inconnu du traducteur français. Ce dernier, dans une note en bas de page, évoque la possibilité d’une confusion avec les « Sturmtruppen de la Première Guerre mondiale ». Bon, il semble que l’œuvre de Georges Lucas soit inconnue de certaines personnes…

Fiche technique

Format : broché
Pages : 128
Auteur : Benjamin B. Ferencz
Introduction : Nadia Khomani
Éditeur : Dunod
Sortie : 14 avril 2021
Prix : 14,90 €