Never romance a rake – Avis +

Résumé de l’éditeur

Baron Rothewell lives a dark, shuttered existence by day, and a life of reckless abandon by night. Scarred by a childhood filled with torment and deprivation, Rothewell cares very little anyone or anything. His life on the edge of ruin suits him—until he meets a man who just might be his nemesis. The Comte de Valigny likes to play deeply and dangerously, but Rothewell’s recklessness is undeterred. Until one night when de Valigny wagers something just a little more valuable than gold.

Mademoiselle Marchand is a desperate woman in a strange land, and her pleading eyes seem to swallow Lord Rothewell body and soul—assuming he still has one. Now the baron must play his hand with the utmost care, for at last something meaningful is at stake…

Avis de Callixta

Never romance a rake est le troisième tome de l’excellente série de Liz Carlyle portant sur Xanthia et Kieran Rothwell et leur entourage. Il complète magistralement ce que les deux premiers livres avaient très bien commencé. Liz Carlyle a trouvé un ton, soutenu par un style impeccable et une originalité dans ses histoires qui semblent si simples, qui fait d’elle maintenant l’un des grands auteurs de romances historiques.

Nous connaissons Kieran Rothwell puisqu’il fait des apparitions fréquentes dans les premiers livres et qu’il est intimement lié au passé des deux précédents héros. Nous en savons déjà beaucoup sur ce qu’il a vécu et ses fêlures. Après le mariage de sa soeur, puis celui de Garett, il est très seul et entièrement livré à ses démons intérieurs. Kieran boit, joue, fume et poursuit avec opiniâtreté sa lente glissade vers la déchéance. C’est lors d’une de ses soirées de débauches qu’il va avoir la surprise de voir un joueur de cartes proposer sa fille comme enjeu. Ce genre d’entrée en matière a été tellement vu dans les romances des années 80 et 90 qu’on aurait pu craindre que Liz Carlyle n’ait cédé à la facilité mais il n’en est rien. Si Camille Marchand devient un enjeu, elle est tout à fait d’accord pour cela. Enfant illégitime d’une aristocrate anglaise et de son amant français, elle n’a plus que cette solution pour essayer d’hériter de son grand-père. Elle a décidé de saisir cette opportunité contestable pour gagner sa liberté. Ce thème qui court à travers toute l’oeuvre de Liz Carlyle et particulièrement dans cette série est encore une fois exploité d’une façon différente.

Camille a presque vingt-huit ans et n’a vécu jusqu’alors qu’une triste vie auprès de sa mère qui a mis des années avant de comprendre que son amant ne l’aimait pas et ne l’épouserait jamais. Puis, elle a sombré dans l’alcool avant de mourir. Son père a alors ramené Camille en Angleterre et spécule sur l’héritage qu’elle aura peut-être après son mariage. Sur un coup de tête, Kieran va tricher pour gagner la jeune femme et va se retrouver engagé auprès d’elle, lui qui ne croît plus à rien.

Kieran Rothwell est un personnage masculin exceptionnellement réussi. Il y a beaucoup de débauchés dans la romance historique mais ils sont souvent de jeunes hommes désoeuvrés qui s’amusent. Il y a autour de Kieran une vraie aura de débauche et de vie dissolue. C’est un alcoolique qui boit son brandy à tout heure de la journée et ceci depuis de longues années, il se couche à l’aube après des nuits auprès de prostituées, de drogués et tous les paumés que l’on peut trouver. Il choisit, semble-t-il, une sorte de suicide lent qui effraye ses proches et notamment sa soeur. Il flotte une atmosphère de mort, de déclin et de brièveté de la vie qui donne une tension au roman. N’en déduisez pas que la lecture est déprimante ou macabre. Loin de là mais Liz Carlyle assume jusqu’au bout le thème du héros en souffrance. Kieran est le personnage torturé par excellence et nous découvrons au fil des pages ce qui a suscité chez lui un tel malaise. Là encore, Liz Carlyle éblouit par sa maîtrise et son approche fine et mature de la psychologie des personnages.

Camille est très loin de démériter. Elle ressemble un peu à Kieran parce qu’elle a eu une enfance aussi difficile et qu’elle porte un regard dur et désabusé sur la vie mais elle va avoir beaucoup de mal à ne pas s’engager auprès de Kieran. C’est une jeune femme déterminée, mature elle aussi et qui fait de son mieux pour se faire une vie avec les moyens à sa disposition. Elle est de plus à moitié française et parle une sorte de franglais amusant qui sonne juste alors que souvent les héros étrangers parlent anglais admirablement !

Le roman est grave et profond et apporte les éléments qui mettent fin à l’histoire des Neville et concluent sur la vie des trois héros à La Barbade, là où tous les drames se sont joués. Liz Carlyle parvient même à donner un éclairage intéressant sur le statut des métisses dans cette société esclavagiste des Antilles. Xanthia et Garett font des apparitions ainsi que le formidable Kemble qui, comme d’habitude est toujours là quand il faut et qui sait tout. Pourtant, il n’y a pas de dimension policière dans cette intrigue et il ne peut exercer son intelligence brillante mais il parvient à nous arracher des sourires avec ses répliques fantasques et séduisantes.

Liz Carlyle a déjà été récompensée pour ses livres mais il ne m’étonnerait pas qu’elle apparaisse au moins dans les nominés des RITA Awards pour l’un des tomes de cette série tellement ce sont des ouvrages aboutis et réussis. L’excellente nouvelle est que Liz carlyle ajoutera un tome dès février prochain en racontant l’histoire d’une soeur de Lord Nash, l’époux de de Xanthia. Il y a tellement de personnages intéressants qu’elle peut encore nous séduire longtemps !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 448
Editeur : Pocket Books
Sortie : 15 septembre 2008
Langue : anglais
Prix : 7,05 €