P.S. I love you – Avis +

Résumé

Holly et Gerry sont un couple amoureux menant une vie parfaite. Suite à la mort soudaine de Gerry, Holly sombre dans une dépression. C’est alors qu’elle reçoit une lettre, la première d’une série de dix, rédigées par Gerry avant sa mort. Ces lettres, agencées tel un jeu de piste, lui donnent des instructions de choses à faire pour à terme tourner la page et enfin réapprendre à vivre.

Avis de Marnie

Ouh ! Le spectre du mélo lacrimal s’enfuit au fur et à mesure que se déroule cette histoire toute simple de redécouverte des autres et surtout de soi-même. Tirée du best-seller à succès de Cecelia Ahern, cette adaptation reste totalement dans l’esprit du roman, tout en ajoutant un aspect hollywoodien qui quand il est réussi (comme ici) soit la “romance sentimentale à l’américaine” est tellement plaisant à regarder ! Richard LaGravenese signe un texte efficace et enlevé (n’oublions pas qu’il a écrit le scénario original de Fisher king, chef d’œuvre réalisé par Terry Gilliam) et réalise ce drame mêlé d’humour, de nostalgie et d’espoir avec une vraie maîtrise.

Le film repose entièrement sur les épaules de la doublement oscarisée Hilary Swank, qui dans ce rôle à la Julia Roberts s’en sort avec les honneurs. Habituée aux interprétations démesurées, la voici qui doit jouer tout en nuances une trentenaire normale, fragile et forte, émouvante mais surtout pas trop, pour qui la vie s’est brutalement arrêtée alors que celle de ses proches continue inexorablement… Elle nous séduit presque malgré nous par ce côté meilleure copine, sans rien de remarquable… mais sincère et attendrissante.

Le reste de la distribution fait preuve de grande intelligence dans le contre-emploi. Tout d’abord, Gerard Butler (que personnellement j’avais accusé dans 300 de n’avoir que deux pauvres expressions sur le visage dans son interprétation surjouée du roi Leonidas) fait preuve ici d’un pouvoir de séduction, de charme et de sensibilité digne de tous les jeunes premiers actuels. La métamorphose est totale et lui convient divinement ! Difficile pour Harry Connick Jr (l’enfant prodige du jazz) et Jeffrey Dean Morgan (Grey’s anatomy) de rivaliser avec lui… Pourtant, ils sont chacun craquants dans leur genre, grâce surtout aux dialogues très différents qui leurs sont dévolus.

Les autres seconds rôles sont attrayants… Ainsi le monstre sacré que peut être Kathy Bates s’efface derrière son rôle de mère aigrie, endurcie par les épreuves et qui aurait tout donné pour que sa fille ne subisse pas ce drame. Si Lisa Kudrow est fidèle à son personnage décalé de Friends, nous sommes totalement bluffés par l’interprétation de James Marsters (le Spike de Buffy…) qui a du mal à supporter d’avoir perdu son meilleur ami et qui ne peut l’exprimer.

A ce rythme tout d’abord lent (peut-être un petit peu trop), puis qui s’enchaîne de plus en plus rapidement, au fur et à mesure que l’héroïne trouve les ressources de faire face à son destin, s’ajoutent des chansons et musiques emballantes, comme dans toute comédie américaine réussie. A noter que Harry Connick n’en chante ni n’en fredonne aucune (un de mes seuls regrets !). En fond, les décors new-yorkais se confrontent aux magnifiques paysages irlandais.

Bien évidemment, on tombe souvent dans la caricature de l’Irlande vue par ces américains nostalgiques de la mère patrie. Et oui, aussi, il y a des facilités dans la façon miraculeuse que trouve l’héroïne de s’accomplir, mais on se laisse emporter par cette histoire universelle d’amour et de mort, et de vie qui continue et qui peut devenir une réussite malgré tout… On est sur la corde raide du trop : de larmes, de clichés, de lumières tamisées, de “je tombe dans tes bras”, et de beauté touristique, mais on n’y tombe jamais. Un film à sensibilité féminine par excellence, mais que les hommes regarderont en faisant semblant de serrer les dents !

Fiche Technique

Sortie : 06 février 2008

Avec Hilary Swank, Gerard Butler, Lisa Kudrow, Harry Connick Jr, James Marsters, etc.

Genre : comédie

Durée : 126 minutes