Paris Première – César

– En somme, je me croyais le fils d’un honorable commerçant et d’une honnête jeune fille. J’apprends que ma mère était la maîtresse d’un garçon de bar, et que mon père et mon grand-père, la nuit, dans leur bistrot, se foutaient des torgnoles. Ça me fait une drôle de galerie des ancêtres.

L’existence du jeune César (André Fouchet), surnommé Césariot pour éviter la confusion avec son parrain César (Raimu), repose sur un mensonge. Mais alors que son « père » Pannisse (Fernand Charpin) est à l’agonie, il refuse de révéler à son fils qu’il n’est que le mari de sa mère. Il a épousé Fanny (Orane Demazis) alors qu’elle était enceinte des œuvres de Marius (Pierre Fresnay) le fils de César. Ce dernier approuve : S’il faut toujours dire la vérité à la clientèle, il n’y a pas de commerce possible.

Mais après le trépas de Panisse, Césariot apprend la vérité sur son véritable géniteur et découvre que celui qu’il croyait n’être que son parrain est en fait son grand-père. De plus, ceci lui procure une question existentielle : Qu’est-ce que je vais penser des autres femmes, maintenant que je sais que ma mère peut mentir ?

Mais qu’en est-il de son père qui réside à Toulon ? Pour le découvrir Césariot décide à son tour de mentir. Prenant une fausse identité, il rencontre son père pour découvrir la vérité sur lui. Seulement voilà, les amis de Marius en bons méridionaux décident également de « travestir la vérité ».

Ce 3e volet de la trilogie marseillaise a été directement créé pour le cinéma, alors que les deux premiers étaient d’abord passés par le théâtre avant d’être adaptés en film.

Ceci explique le plus grand nombre de scènes à l’extérieur et les différents lieux de tournage.

César, tourné 4 ans après Fanny, se déroule vingt ans plus tard, donc dans les années 50. Mais ce « futur » pour les spectateurs de l’époque n’a connu aucun bouleversement. Lorsque la guerre est évoquée, il s’agit uniquement de la Première Guerre mondiale. Ce futur sert de décor dans une intrigue familiale où seuls les personnages ont vieilli. Leur conception des uns et des autres a été altérée par les mensonges et les malentendus, d’où des révélations :

Ainsi si César a mis Marius à la porte, c’est que son fils a dit qu’il le croyait plus tolérant. Si j’avais dit« tolérant » à mon père, il m’aurait peut-être tué. Pourquoi ? Mais à cause de la « maison de tolérance »
bien sûr !