– S’il vous plaît Monsieur, où est l’argent ?
– Ah ! C’est l’éternelle question que tout le monde se pose !
– Si vous n’y répondez pas, je vais être dans la désolation de vous assassiner. Je dis bien la « désolation », l’assassinat a quelque chose de brutal, donc d’extrêmement vulgaire, mais lorsqu’il s’agit de 10 millions nouveaux, les gens les mieux élevés font des choses vulgaires…
Voici Alfred (Michel Serrault), actuellement chômeur, actuellement kidnappé et futur cadavre. En effet, les sbires de Monsieur K. (Bernard Blier) ont décidé de l’enlever, de le vêtir d’un veston et de l’envoyer à Istanbul et ceci malgré les objections d’Alfred.
– Ah non, non, non, mais pas du tout ! Pas du tout !
– Puisqu’on vous le dit.
– Je voudrais bien savoir comment on va à Istanbul sans passeport ?
– Dans un cercueil.
Mais le futur trépassé n’a pas le temps de s’appesantir sur son sort. Les sbires de Monsieur Kruger (Paul Merisse) interviennent et interceptent le cercueil et son contenu.
Et c’est ainsi que le malheureux Alfred ne voit toujours pas ce qui lui vaut tant d’attention. Pourquoi il devrait aller à Istanbul et pourquoi on lui a fait cadeau d’un veston ? Une minute ? Qui a-t-il dans le veston ? Sans doute ce qui lui vaut tous ces ennuis.
Le polar noir US[[d’après le roman Le Paumé (A Horse’s Head) d’Ed McBain (Gallimard)]] transposé à la sauce frenchie permet de savourer les dialogues de Michel Audiard ainsi que le jeu d’acteur de quelques célébrités dont un débutant nommé Gérard Depardieu.