Paris Stalingrad – Avis +

Présentation officielle

Ce film est un portrait de Paris vu par Souleymane, 18 ans, réfugié du Darfour. Arrivé en France après un périple traumatisant de cinq longues années, la  » ville lumière  » dont il avait rêvé, loin de répondre à ses attentes, lui inflige de nouvelles épreuves. À la dureté des situations, répond sa poésie douce- amère.

En suivant Souleymane, le film retrace le parcours des migrants dans Paris : les campements de rue, les interminables files d’attente devant les administrations, les descentes de police et la mobilisation des habitants du quartier pour venir en aide aux réfugiés.

La caméra témoigne d’une métamorphose d’une ville et nous montre l’émergence de nouvelles frontières intérieures : des kilomètres de grillages pour rendre inaccessibles les allées sous le pont du métro aérien, des pierres pour empêcher les migrants de s’allonger, des rondes de vigiles pour les déloger.

Avis de Claire

Paris au petit jour, grisâtre. Il est cinq heures du matin, l’heure où la police commence les descentes dans les campements des migrants. C’est aussi l’heure où des bénévoles, des citoyens concernés traversent toute la ville pour leur venir en aide. La réalisatrice Hind Meddeb est l’une d’entre eux, elle décide de filmer, cela donnera ce documentaire, Paris Stalingrad.

Ils viennent d’Ethiopie, du Soudan, du Bangladesh, de Guinée, d’Afghanistan…, ils dorment dans la rue. S’ils sont venus en France, c’est pour une vie meilleure, souvent pour quitter un pays en guerre. L’association France, terre d’asile les prend en charge, mais possède des moyens très limités. C’est pourtant le premier pas nécessaire pour une existence administrative.

Les administrations sont inaccessibles, la préfecture ne débloquant pas de fonds suffisants. Mais c’est pourtant leur seul espoir. Pour les migrants, la désillusion est grande. Les employés de l’association sont dépassés, impuissants. Les humeurs s’échauffent, la tension est palpable, la violence présente. Sans ce sésame, ils sont dans l’illégalité, et menacés d’expulsion à tout moment.

La caméra de Hind Meddeb s’insinue au plus près des migrants, en immersion et en voix off, pour mieux comprendre, appréhender cette vie constamment sur le qui-vive, où chaque jour, tout est à recommencer et où la vie ne tient qu’à un bout de papier. Le documentaire met également en lumière les bénévoles, qui nourrissent, qui écoutent, qui consolent, qui tentent tant bien que mal à leur venir en aide.

A la fin, une question subsiste, lancinante, que ferions-nous à leur place ?

Fiche technique

Sortie : 26 mai 2021

Durée : 88 minutes

Genre : documentaire