Pas facile d’être une fille facile – Avis +

Présentation de l’éditeur

Au secours, il m’aime ! Jordan débarque à New York avec un plan bien précis : trouver un mari. Pas le genre craquant mais pauvre comme Job. Un mari qui lui assurera sécurité et sérénité.

Décidée à épouser un médecin – chef de service, évidemment -, elle dégote un petit boulot de serveuse pile en face d’un hôpital. Mais le matin de sa première journée de travail, elle s’évanouit… et reprend connaissance dans les bras d’un jeune médecin très beau mais surtout très endetté…

Avis de Valérie

Jordan Walsh est une superbe blonde, pauvre, pas vraiment éduquée, mais qui a la lucidité de ne pas avoir d’ambition irréalisable. Elle a besoin de beaucoup d’argent pour pouvoir s’occuper de sa mère, malade et sans réelle sécurité sociale (on est aux Etats-Unis).

Elle a tout calculé, tout pensé : elle va travailler comme serveuse en face d’un hôpital, pour dénicher sa perle rare (un homme d’âge mur, divorcé au moins deux fois, et ayant déjà eu des enfants) et l’épouser. Les frais de santé sont totalement hors de sa portée, et elle ne peut monnayer que sa seule qualité indiscutable une incroyable beauté.

C’est une jeune femme totalement honnête avec elle-même. Son physique, inutile de se voiler la face, est un formidable atout pour se mettre à l’abri d’une vie particulièrement difficile. Elle n’est pas sentimentale, mais une vraie gentille. Jordan n’attend pas l’amour, juste la sécurité. Mais un grain de sable grippe sa belle machine, en se logeant dans son appendicite qui menace d’exploser. Elle s’écroule au pied d’un client du restaurant, qui s’avère être un chirurgien urgentiste. Et beau. Et gentil. Et jeune… mais pauvre !

De toute manière, Jordan sait qu’un mec presque parfait ne se contentera pas d’une fille comme elle. Pas de regrets, elle n’en veut pas, même si la gentillesse du docteur Rory Pittman pourrait faire tomber leurs barrières de sécurité !

Ne croyez surtout pas que Pas facile d’être une fille facile est une romance simpliste ou tirée par les cheveux ! C’est une superbe histoire de réalisation personnelle – également tendre et solaire – qui s’appuie sur l’extraordinaire film Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany’s) de Blake Edwards (1961). Chaque chapitre débute par une citation du film, qui raconte l’histoire de Holly Golightly (Audrey Hepburn) à la recherche d’un homme riche pour l’entretenir pour échapper à la misère.

Cette quête est le seul point commun, car Jordan est aussi blonde (platine) que Audrey H. est brune, et son système de valeur est loin d’être celui de la socialite qui mentait sur tout pour ne pas avoir à retourner d’où elle venait. De plus, face à elle, Rory Pittman est tout le contraire du héros du film (joué par George Peppard), c’est un travailleur, peu argenté, mais consciencieux, honnête et généreux.

En somme, l’auteur a pris là son point de départ, l’a transposé à notre époque, et y a ajouté sa magie qui est éblouissante ! C’est une lecture qui offre du bonheur à chaque page, grâce à la personnalité de nos héros. On sourit, on est ému, on s’amuse… et on admire également l’opiniâtreté de la belle Jordan.

Le style est léger alors que les pensées peuvent être profondes. Anna Premoli distille avec grâce, répliques, réflexions sans oublier sa trame, ni la cohérence psychologique des protagonistes. Pas facile d’être une fille facile est un plaisir de lecture absolu qui inaugure avec générosité la nouvelle collection de J’ai Lu. Si tous les livres à venir ont la même qualité que celui-ci ou J’irai danser (si je veux), on s’abonne immédiatement !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 280
Editeur : J’ai Lu
Collection : LJ
Sortie : 16 mai 2018
Prix : 12,90 €