Présentation officielle
Alors qu’elle s’apprête à intégrer le prestigieux ballet du Bolchoï, elle assiste à un spectacle de danse contemporaine qui la bouleverse profondément. C’est un choc artistique qui fait vaciller tout ce en quoi elle croyait. Elle décide de tout quitter et rejoint Aix-en-Provence pour travailler avec la talentueuse chorégraphe Liria Elsaj et tenter de trouver sa propre voie.
Avis d’Artémis
Voici un film qui ne peut pas laisser indifférent. Malgré des faiblesses sur lesquelles on reviendra, les interprètes sont excellents et les passages de danse splendides, et rien que pour cela, le film vaut le coup !
En Russie, Polina est une fillette issue d’une famille pauvre pour qui la danse vient naturellement, et est un formidable moyen d’expression. Ses prédispositions font qu’elle est acceptée dans l’école du professeur Bojinski (Aleksei Guskov). Malheureusement, ses parents n’ont pas les moyens de financer cette école. Mais leur fille passe avant tout et ils décident de trouver l’argent par tous les moyens.
A l’origine du film Polina, danser sa vie, se trouve la remarquable BD de Bastien Vivès sortie en 2011 [[Onirik l’avait lue, retrouvez la chronique ici.]]. Dans l’adaptation signée par Valérie Müller et le chorégraphe Angelin Preljocaj, on retrouve donc le cœur de l’histoire, mais le film choisit également de faire des modifications et de développer des éléments non abordés dans la BD, notamment l’arrière-plan familial et social de Polina.
Malheureusement, ce sont les scènes les moins passionnantes du film : elles sont plutôt classiques dans leur traitement, et la plupart du temps, donnent une impression de longueur. En fait, on se demande ce qu’elles apportent, ces éléments pouvant être évoqués dans des dialogues ou des scènes plus resserrées. Car ce qui était fascinant dans la BD passe presque au deuxième plan : c’est la relation élève-mentor entre Polina et Bojinski, fil rouge de la BD, qui aurait méritée d’être traitée avec plus de profondeur.
Les thématiques sont multiples et passionnantes. On voit comment la jeune fille passe du don naturel au travail minutieux du classique. Comment passer de ce contrôle du classique au langage contemporain ? Comment passer de l’exécution de pas à l’interprétation ? Et de l’interprétation à la création ?
Et surtout, il y a la danse. A partir du moment où Polina découvre Blanche-Neige (ballet créé par Angelin Preljocaj en 2008), son monde est chamboulé. Tout d’abord avec le personnage de la chorégraphe Liria Elsaj (Juliette Binoche), puis avec Karl (Jérémie Bélingard), elle découvre une autre forme de danse. Avec ce dernier, elle se libère peu à peu – quel moment de liberté jouissif que l’improvisation de Polina face aux jeunes, le visage de la danseuse y est vivant comme jamais – et les passages de danse saisissent l’attention des spectateurs, jusqu’au sublime pas de deux final.
Vous l’aurez compris, malgré des longueurs et parfois un manque de dynamisme dans l’avancement de certains passages, Polina, danser sa vie, est un film de danse, sur la danse, avec de très jolies trouvailles, qu’il ne faut pas laisser passer.
Fiche technique
Sortie : 16 novembre 2016
Durée : 112 minutes
Avec : Anastasia Shevtsova, Juliette Binoche, Jérémie Bélingard, Niels Schneider…
Genre : drame