Pour toujours… jusqu’à demain – Avis +

Présentation de l’éditeur

Depuis la mort de son père, Macy s’est réfugiée dans sa coquille. Et ce n’est pas sa mère qui trouvera le temps et les mots pour lui parler. Alors, quand son petit ami Jason s’éloigne et passe l’été au « Camp des cracks », Macy se retrouve livrée à elle-même…

Et prête pour des aventures hilarantes, chaotiques, bourrées de rencontres inattendues : voici Delia, Greg… et Tim, un artiste prometteur au passé trouble, qui déboulent sur le chemin de la jeune fille. Macy aurait-elle trouvé en Tim un cœur blessé comme le sien ? En jouant avec lui au jeu de la vérité, elle mettra au jour les petits mensonges qui plombent son quotidien. Histoire, tout simplement, de réapprendre à vivre.

Avis de Trinity

Après Cette chanson-là… et Ecoute-la, Sarah Dessen nous offre un troisième roman bouleversant sur les tourments de l’adolescence comme elle en a le secret. Ce n’est pas un ultime ouvrage sur les petits malheurs et amours d’une jeune fille, mais une histoire qui va bien au-delà des clichés qu’on associe souvent à cette période ingrate.

Macy est une adolescente qui a vécu un drame, celui de voir son père mourir. Prise en pitié par tous les habitants de la ville, traumatisée par cette tragédie, elle préfère se retrancher derrière un stoïcisme de façade et n’a pas versé de larmes libératrices. Réservée, passant son temps à faire son travail scolaire, elle ne vit que pour Jason, un surdoué qui ne la traite pourtant pas comme si elle était le grand amour de sa vie. Macy est persuadée que le fait de craquer et de s’attacher à quelqu’un ou quelque chose risquerait de bouleverser l’équilibre déjà précaire de son existence ainsi que de sa mère, dont elle s’éloigne de plus en plus. La communication entre un parent et un enfant qui grandit n’est jamais facile mais ici, elle est alourdie par le tabou implicite du sujet de la mort de son père, dont elle était très proche et qu’elle aimait plus que tout au monde. La narration se fait à la première personne, du point de vue de la jeune fille, faisant percevoir au lecteur toutes ses émotions à fleur de peau qu’elle refoule de peur de montrer le moindre signe de faiblesse.

Lorsque Jason part et la laisse seule pour l’été, elle s’apprête à vivre une période aussi morne et terne que le reste de sa vie depuis la mort de son père, mais elle rencontre une famille aussi fantasque que sympathique, qui fait tourner une entreprise de traiteur. Attirée par toute cette joie de vivre et cette insouciance, deux traits qu’elle a perdus si rapidement, elle s’intègre à cette joyeuse tribu, changeant peu à peu mais radicalement de manière de vivre. Elle se rapproche peu à peu de Tim, un garçon plus âgé et plus mûr qui semble la comprendre mieux que personne et à qui elle peut se confier lors de longues discussions, l’allégeant peu à peu du poids de la culpabilité et de la souffrance qui s’en suit. Mais ce changement ne plait pas à sa mère qui commence à se méfier de ce bouleversement.

Ce roman est tout en pudeur et finesse, parlant du thème grave de la mort d’un parent et surtout de la vie après cet évènement pour ses proches, une vie qui ne sera jamais plus comme avant mais dont il faut plus que jamais profiter. Les épisodes joyeux et les évènements chaotiques permettent à Macy de comprendre qu’il faut prendre néanmoins la vie de manière plus légère et qu’elle vaut la peine d’être vécue, même si ceux qu’on aime ont disparu. Plus sérieux et mature que la plupart des romans pour la jeunesse, cet ouvrage a le mérite d’entrainer le lecteur dans un sujet concret et réaliste que l’auteur aborde de manière subtile sans tomber dans la caricature du mélo dramatique.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 453
Editeur : Pocket Jeunesse
Collection : Hors collection
Sortie : 7 mai 2008
Prix : 18€