Power – Avis +

Présentation de l’éditeur

« Ici, comme dans les autres ghettos, pas d’artifice à la Marilyn, ni de mythe à la Kennedy. Ici, c’est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève. »

1965. Enlisés au Vietnam, les Etats-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d’Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés.

Après l’assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l’organisation défie l’Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile.

Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l’image du pays, happé par le chaos des sixties.

Avis de Valérie

Le mouvement #Blacklivesmatter a remis sur le devant de l’actualité les problèmes raciaux des Américains. Cela fait également quelques années que des films racontant la Ségrégation raciale du XXe siècle permettent aux Français de mieux comprendre cette fracture toujours purulente, puisque non cicatrisée.

La blessure, à vif, prend date à partir du moment où les Noirs américains ont commencé à refuser le joug des Blancs protestants (les fameux WASPs), notamment avec la création du mouvement Black Panther. Considérés comme des terroristes, les membres du mouvement demeurent une épine douloureuse dans le pied du gouvernement. Et c’est ce que raconte le roman de Michael Mention.

L’auteur mélange habilement fiction et enquête précise afin de donner à son texte une couleur très cinématographique. Il faut peu au lecteur pour se sentir aspiré dans les chapitres, aux côtés des fondateurs, des premiers membres, des officiels, comme des célébrités de l’époque.

Nous avions apprécié l’empathie de l’auteur lors de son roman historique sur Lacenaire. Il a ce talent incroyable de se fondre dans « l’objet » de son étude. Et ici, il renouvelle son exploit, encore plus impressionnant, car il ne transcende pas seulement le temps, mais la (double) culture et le pays.

Le roman convient alors à ceux qui connaissent pas ou peu l’histoire contemporaine des Etats-Unis, et leur donne une bonne base de compréhension. Il est aussi un apport lumineux pour ceux qui ont déjà étudié les droits civiques, car le talent de l’auteur permet de vivre l’action à côté des protagonistes. Sans compter que ce prisme permet de comprendre énormément de choses du comportement actuel des Américains, de nos jours.

L’écriture fluide, graphique et documentée de Michaël Mention font de Power un roman immersif dont on ne ressort pas indemne ! The power for da people !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 464
Editeur : Stéphane Marsan
Sortie : 4 avril 2018
Prix : 20 €