Jamal Khashoggi est né le 13 octobre 1958 à Médine en Arabie Saoudite. A l’époque, sa famille est proche de la famille royale saoudienne. Comme beaucoup de jeunes saoudiens, à la fin des années 70, il soutient la résistance
afghane dans le conflit contre les Soviétiques.
Au cours des années 1980, il écrit pour Saudi Gazette ou Okaz. Il devient correspondant à l’étranger et couvre notamment la guerre en Afghanistan. C’est à cette époque qu’il réalise une interview du jeune Oussama Ben Laden,
l’une des premières de l’ancien chef d’Al-Quaida. A la fin des années 90, Jamal Khashoggi joue les intermédiaires entre Oussama Ben Laden et la famille
royale saoudienne.
A la demande des services secrets et de Turki Al-Fayçal, chef des services de renseignement saoudiens, il tente de le convaincre de revenir en Arabie Saoudite. Oussama Ben Laden refuse. Alors que ce dernier
bascule dans le terrorisme et commence la préparation d’attentats aux côtés des talibans, Jamal Khashoggi décide de prendre ses distances.
Dans un premier temps, Khashoggi soutient les idées et la montée au pouvoir du prince Mohammed Ben Salmane (MBS), en qui il voit un réformateur. Mais peu à peu, il devient de plus en plus critique vis-à-vis de la famille royale saoudienne et des méthodes du prince.
Au début des années 2000, il prend la direction de deux grands journaux saoudiens, Arab News et El Watan. Il sera évincé de ce dernier par le ministère de l’information qui le juge trop progressiste, suite à la diffusion d’articles
critiquant l’influence du pouvoir religieux en Arabie Saoudite.
En 2015, le prince milliardaire Al-Walid Ben Talal confie à Jamal Khashoggi une chaîne de télévision nommée Al Arab, dont l’antenne est basée au Bahreïn afin d’éviter le contrôle du pouvoir saoudien sur les médias. La chaîne ne
verra jamais le jour, rapidement interdite par les autorités.
Al-Walid Ben Talal sera arrêté en septembre 2017 et détenu pendant plusieurs mois. Suite à une vague d’arrestations de dizaines de personnalités accusées de ‘corruption’ par une commission présidée par le prince héritier MBS, Jamal Khashoggi s’exile aux Etats-Unis durant l’été 2017. Il commence à tenir une chronique dans le Washington Post dans laquelle il critique ouvertement le prince héritier et défend la liberté de la presse.
En 2018, Khashoggi comptabilise 1,6 million d’abonnés sur Twitter. Son influence dérange Mohammed ben Salmane et le journaliste, quelques mois avant sa disparition, craint pour sa vie. Le 2 octobre 2018, Jamal Khashoggi se rend au Consulat saoudien d’Istanbul afin d’obtenir un document nécessaire pour son remariage. Il n’en est jamais ressorti.
Dans sa dernière chronique parue dans le Washington Post, Jamal Khashoggi défendait la liberté d’expression dans le monde arabe.
Crédit : Orwell productions par le biais du communiqué de presse