Rebecca – Avis +

Présentation de l’éditeur

Une longue allée serpente entre des arbres centenaires, la brume s’accroche aux branches et, tout au bout, entre la mer et les bois sombres, un manoir majestueux : Manderley, le triomphe de Rebecca de Winter, belle, troublante, admirée de tous. Un an après sa mort, son charme noir hante encore le domaine et ses habitants.

La nouvelle épouse de Maxim de Winter, jeune et timide, pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ?

Immortalisé au cinéma par Alfred Hitchcock, le chef-d’œuvre de Daphné du Maurier a fasciné depuis sa parution plus de trente millions de lecteurs à travers le monde. Comme Les Hauts de Hurlevent ou Jane Eyre, Rebecca est devenu un des mythes de la littérature.

Avis de Claire

Si l’on a tous en mémoire l’extraordinaire film du maître Hitchcock, il est toujours bon de se souvenir que sa Rebecca est une adaptation d’un roman sombre, puissant et singulier, écrit par une frêle jeune britannique de 31 ans.

L’intrigue se révèle à nous lecteurs par la voix de la naïve Mrs de Winter (elle n’aura pas d’autre nom, son prénom n’est jamais cité), folle amoureuse de son nouvel époux, pourtant si mystérieux. Au coeur de la fascinante demeure familiale de Manderley, la jeune femme se retrouve pourtant très vite confrontée au fantôme de la première épouse, décédée tragiquement.

Cultivé par l’énigmatique Mrs Danvers, le culte de Rebecca étouffe rapidement l’innocente seconde épouse. Nimbé de mystères et de zones d’ombre, le passé de la belle Rebecca resurgit peu à peu, mettant à mal le tout nouveau couple…

La très belle traduction d’Anouk Neuhoff met admirablement en lumière le côté complètement étouffant, onirique et gothique de l’incroyable domaine de Manderley. On reconnaît l’influence évidente d’une oeuvre qui a marqué profondément Daphné du Maurier, Jane Eyre de Charlotte Brontë. Nous découvrons également des passages entiers qui n’avaient jamais été traduits.

Les lecteurs assidus de Daphné du Maurier se souviennent sans doute de l’audacieuse nouvelle La Poupée[[parue il y a deux ans chez Albin Michel]], écrite en 1928 (soit dix ans avant Rebecca) et qui était restée longtemps inédite, car jugée trop scandaleuse pour être publiée. Son héroïne, troublante et dérangeante, se prénomme Rebecca. Une clef pour mieux comprendre le roman ? Peut-être bien.

En tout cas, la précieuse biographie de Daphné du Maurier, somme de connaissances incroyable réunies grâce au travail de titan de Tatiana de Rosnay est formidablement éclairante pour comprendre les tenants et les aboutissants entre la vie de la romancière et ses oeuvres. Il y a Rebecca en elle, et elle aussi a eu son Manderley (le manoir de Menabilly qui a fortement influencé ses écrits et qui la hanta toute sa vie). Deux oeuvres complémentaires, à lire ou à redécouvrir sans hésitation.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 534
Editeur : Albin Michel
Sortie : 25 février 2015
Prix : 25 €