Rencontre avec Marc Levy

C’est dans un hôtel luxueux mais cosy qu’une poignée de lectrices… et d’un lecteur, a eu le privilège de prendre un petit-déjeuner avec Marc Levy, l’occasion de discuter autour de son dernier roman Un sentiment plus fort que la peur, de ses œuvres précédentes et de son métier d’écrivain.

Le titre Un sentiment plus fort que la peur avait été trouvé par Marc Levy bien avant d’avoir commencé à écrire le roman. Néanmoins, la recherche des titres est parfois difficile. Par exemple, pour son premier roman, le titre originel était Union Square mais l’agent de l’auteur ne l’aimait pas et c’est en cherchant un titre en anglais qu’elle a trouvé Et si c’était vrai. Concernant la couverture de son dernier roman, celle-ci ne suggère rien au départ mais prend toute sa signification lorsqu’on a renfermé le livre.

Marc Levy est un accro à l’actualité et suit les informations dès qu’il peut. Son idée de départ pour Un sentiment plus fort que la peur était de dénoncer les groupes d’influence qui sont parfois plus puissants que les Etats et qui sont souvent dans l’ombre.

Il a lu plus de 3500 pages de documentation pour étayer son roman, en se disant au départ qu’il allait tellement aller au bout des choses que ce ne serait pas crédible, et au final, tout ce qu’il raconte dans les faits historiques est réel, ce qui est encore plus effrayant. D’ailleurs, il a gardé l’un des noms de personnages qui appartient à une personne réelle lorsqu’il a commencé à écrire car c’était plus facile, mais a oublié de le modifier !

Marc Levy écrit sans bruit, bien que cela soit difficile à New York, ou écoute de la musique mais sans paroles pour ne pas être influencée par elles. Il écoute de la musique classique, du jazz ou des musiques de films.

L’auteur compare souvent son métier d’écrivain à d’autres professions. Ainsi, il se réfère à l’alpiniste ou au marin qui ne peuvent pas prendre de recul par rapport à ce qu’ils font et qui doutent à chaque escalade ou chaque voyage en mer. Néanmoins l’écrivain dévisse moins sur une feuille que sur une montagne et se noie moins dans de l’encre que dans l’océan. Il prend également pour exemple le boulanger qui est dans l’ombre mais qui fait plaisir à ses clients par le fruit de son labeur.

Lorsqu’il commence un roman, Marc Levy a une idée de départ mais ne connait pas déjà toute la trame. Il ajoute des éléments tirés de sa vie et ses endroits préférés à New York en écrivant. Néanmoins, les ascensions dans la montagne ne sont pas pour lui car il a le vertige même sur un escabeau !

Marc Levy ne parle jamais de son travail avec ses proches et demande à ses amis de ne pas lire ses romans. Et pourtant, certains de ses personnages, que ce soit dans leur nom ou leur caractère, sont directement inspirés d’eux ! Il n’aime pas décrire le physique ou les vêtements de ses personnages car il juge qu’il faut laisser l’imagination aux lecteurs, mais pour la version bande dessinée de Sept jours pour une éternité, il s’est arrangé pour qu’un de ses amis soit représenté physiquement dans l’ouvrage !

L’écrivain lit aussi bien de la littérature américaine que de la littérature française. Il a ainsi beaucoup apprécié La liste de mes envies de Grégoire Delacourt. Mais il ne lit jamais pendant ses périodes d’écriture sinon il est bon à jeter ses manuscrits à la poubelle. 🙂

Quant à savoir quel est le sentiment plus fort que la peur, il faudra lire le roman ! Et peut-être que nous aurons un troisième volet des enquêtes d’Andrew Stilman à l’avenir…

Un grand merci à Marc Levy, Robert Laffont et Versilio pour leur accueil chaleureux et leur disponibilité.