Retour au lac des saules – Avis + et +/-

Présentation de l’éditeur

A présent que sa fille a quitté la maison, Nina Romano s’apprête à réaliser son rêve de toujours : racheter et rouvrir l’auberge du lac des Saules. Aussi est-elle furieuse d’apprendre que le domaine vient d’être vendu à un mystérieux acheteur, qui se révèle bientôt être… Greg Bellamy, qu’adolescente elle aimait en secret. En secret, car Greg, le fils de riches propriétaires de la région, était d’un autre monde que le sien, et elle avait vite abandonné tout espoir qu’il s’intéresse jamais à elle. Inaccessible et hautain, il l’avait assez fait souffrir par le passé, et à présent, de retour après un divorce mouvementé, il parvenait encore à lui voler sa part de bonheur… Mais quand il lui propose de s’associer avec lui, Nina hésite, déchirée entre sa méfiance envers ce rival déloyal, et son attirance pour un Greg encore plus séduisant qu’autrefois…

Avis de Domino

Après Un été à Willow Lake et Le pavillon d’hiver, Susan Wiggs poursuit sa chronique de la famille Bellamy et de la petite ville d’Avalon. Après les frimas de l’hiver nous revoici au printemps puis à l’été pour suivre les aventures de Greg Bellamy fraîchement divorcé et de Nina l’amie de toujours de Jenny, héroïne du roman précédent. Pour eux deux c’est une nouvelle vie qui commence et l’occasion d’un nouveau départ, celle de réaliser leurs désirs profonds, peut-être aussi le moment de succomber enfin à ce désir toujours présent entre eux depuis leur toute première rencontre mais que les circonstances n’ont jamais permis d’assouvir.

Comme tous les romans de la série, le livre est bâti sur des allers-retours entre présent et passé, le passé éclairant le présent. De plus, Susan Wiggs met en parallèle le passé du couple principal et le présent des jeunes adolescents du roman. Ainsi la grossesse précoce de Daisy, fille de Greg, répond à celle de Nina dans le passé.

Retour au lac des Saules propose une réflexion sur l’ambivalence de l’amour, don de soi ou tyrannie ? Bien loin d’une image mièvre de l’amour, de la famille et de la parentalité, Susan Wiggs pointe toute la difficulté d’être parent, le renoncement à ses envies propres, à ses désirs. Certains choix, des erreurs conditionnent le reste de la vie et l’orientation qu’on lui donne. Les allers-retours entre passé présent outre éclairer les réactions du présent, expliquent aussi comment les héros en sont arrivés là. Tous les non-dits, les malentendus, les occasions perdues sont rappelés et si les héros ne s’en sont jamais aperçus, le lecteur ne peut qu’assister impuissant à cette comédie des occasions perdues, où un mot ou un autre chemin auraient changé le passé.

Greg et Nina sont très proches du lecteur. En fait il pourrait être eux. Ils sont terriblement humains avec leurs failles, leurs doutes, leurs peurs, leurs erreurs. Ils ne font pas rêver car vivre leurs aventures c’est en quelque sorte se regarder dans un miroir. C’est une vie banale qu’ils mènent, avec des objectifs bien terre à terre. Mais c’est cela qui les rend si émouvants, si touchants. Leurs petitesses, on les a connus ou les plus jeunes les connaîtront. Avant de se lancer dans le grand bain de la parentalité on a de grandes théories, confrontés à la réalité de l’éducation, on fait face comme on peut en priant le Ciel de ne pas commettre de trop grosses erreurs. Et c’est la même chose pour le mariage ou la vie à deux. Avant, on a de grands objectifs, une fois immergé dans le quotidien il est parfois bien difficile de se rappeler pourquoi un jour on a décidé de vivre ensemble ou parfois pire, chaque jour vous rappelle justement pourquoi on vit ensemble…

Le roman est une vraie réussite, un bijou de finesse d’analyse psychologique. Les sentiments y sont disséqués comme sous le scalpel d’un chirurgien, mis à nu et bien loin d’en ressortir amoindri, les héros en sortent grandis, ainsi que le lecteur.

Retour au lac des Saules est l’un des meilleurs romans de Susan Wiggs qu’il vous faut absolument découvrir, d’autant plus que la suite, Neige sur le lac des Saules est sorti le 1er novembre.

Avis de Francesca

Troisième tome de la série consacrée à Willow Lake, ce roman reprend les ingrédients qui ont fait le succès des deux ouvrages précédents, Un été à Willow Lake et Le pavillon d’hiver. Histoire au présent et au passé se mélangent avec des personnages touchés par la vie et qui ont peur de souffrir s’ils s’accordent une nouvelle chance. Malheureusement, la répétition de thèmes récurrents entraine un peu d’ennui chez le lecteur qui avait déjà eu un important aperçu de ces sujets dans les deux premières histoires.

Nina Romano a eu sa fille à 15 ans et ce n’est que lorsque cette dernière s’apprête à aller à l’université qu’elle peut enfin réaliser son rêve de rouvrir l’auberge du lac des saules. Mais l’auberge a été rachetée par Greg Bellamy, dont la famille est très puissante dans la ville. Aussi est-elle furieuse lorsque Greg lui propose de devenir son associée, mais elle est rapidement attirée par lui alors que ses souvenirs refont surface. De son côté, Greg, après son divorce, essaie de renouer avec ses enfants, Max, un adolescent un peu perturbé et Daisy qui vient de lui apprendre qu’elle est tombée enceinte.

Ces deux personnages faisaient déjà partie des histoires précédentes, ce qui permet de bien les connaitre, dès le début du livre. Leur relation est faite d’hostilité et de désir du côté de Nina, tandis que Greg ressent de l’incompréhension et de la curiosité pour elle. Les fréquents retours en arrière dans leur passé, par l’intermédiaire de nombreux chapitres sous forme de flash-back ralentissent malheureusement le rythme de l’intrigue, ce qui était déjà un point faible dans les deux autres récits. Dans ce cas-là, cela devient vraiment ennuyeux surtout que ces mises au point sont souvent dépourvues d’intérêt, on aimerait plutôt que les personnages regardent davantage vers l’avant qu’en arrière. La répétition du thème de la grossesse adolescente non désirée est également un aspect qui alourdit le texte, comme s’il y avait un recommencement perpétuel dans l’histoire de Willow Lake.

Néanmoins, Susan Wiggs traite toujours avec autant de délicatesse et d’émotions les relations d’adultes qui ont eu une adolescence compliquée et qui a laissé des séquelles psychologiques. Un roman tout en douceur et en sentiments qui permet de retrouver encore une fois avec plaisir tous les protagonistes de Willow Lake. A noter qu’un dernier tome a été écrit par Susan Wiggs et met en scène Sophie, l’ex-femme de Greg Bellamy.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 408
Editeur : Harlequin
Collection : Best Sellers
Sortie : 1er septembre 2008
Prix : 6,70€