Ridicule – Avis +

Résumé

Grégoire Ponceludon de Malavoy, jeune noble ingénieur, décide l’assèchement des Dombes, porteurs de maladie. Il décide d’aller à Versailles pour avoir l’appui du roi Louis XVI. Hélas, pour avoir une entrevue, il faut intriguer. Il se met sous la protection d’un vieux noble sage, le marquis de Bellegarde qui le met en garde des intrigues du palais, en particulier de l' »abbé » : « c’est un serpent » lui dit-il. L’abbé est le protégé de Madame de Blayac qui a des entrées vers le roi. En attendant d’être reçu, Grégoire sympathise avec le marquis de Bellagarde, et surtout de sa fille, Mathilde, passionnée de sciences et qui invente le scaphandrier. Leur serviteur, un sourd et muet, est envoyé dans une institution pour apprendre le langage des sourds qu’un ecclésiastique éclairé vient d’inventer.

Avis de Luc

Quel bonheur de revoir ce film !

On y voit toutes les contradictions de cette fin du XVIIIe siècle, partagé entre les lumières (les découvertes scientifiques : l’assèchement des marais, le scaphandrier, le langage des sourds) et le monde vieillissant de la cour, qui ne pouvait que disparaître quelques années plus tard. Le film se termine d’ailleurs après la Révolution qui a balayé tout sur son passage.

Les décors et les costumes sont superbes, l’intrigue est habile (écrite par Rémi Waterhouse, qui a ensuite réalisé Je règle le pas sur le pas de mon père et Mille millième…), tiré d’un roman, et surtout, l’interprétation des cinq comédiens principaux, remarquable.

C’est le premier grand rôle pour Charles Berling (alors surtout connu au théâtre) et il est magnifique. Il est devenu depuis un des acteurs les plus importants (comme dans L’heure d’été d’Olivier Assayas, encore en salles). Judith Godrèche est très pure et la relation qui lie leurs deux personnages est un bain de fraîcheur dans ce marais versaillais plus malsain encore que le marais des Dombes qu’il veut assécher.

Patrice Leconte signait là son premier film en costumes. C’est une réussite. D’autres films en costumes suivront, mais en moins réussis : La fille sur le pont et La veuve de Saint Pierre« .

Ridicule restera son meilleur film. A voir et à revoir !

Fiche technique

d’après Les Mémoires de la comtesse de Boigne

Genre : comédie dramatique

Durée : 102 minutes

Sortie : 09 mai 1996

Acteurs Charles Berling, Judith Godrèche, Fanny Ardant, Jean Rochefort, Bernard Giraudeau et Bernard Dhéran