Sadorski et l’ange du péché – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Le pire des salauds, le meilleur des enquêteurs.

Paris, mars 1943. Une femme est arrêtée dans un bistrot du 10e arrondissement. Elle aurait franchi la ligne de démarcation munie de faux papiers, pour un trafic de métaux précieux. L’inspecteur principal adjoint Léon Sadorski voit dans cette enquête une parfaite occasion de s’enrichir. Mais il a d’autres soucis, notamment protéger Julie, la lycéenne juive réfugiée chez lui depuis la rafle du Vél’d’Hiv.

C’est alors qu’une affaire de lettre anonyme et d’adultère le conduit sur les plateaux du cinéma français de l’Occupation : parmi les jeunes actrices d’un drame tourné dans un couvent de dominicaines, l’inspecteur va rencontrer son  » Ange du péché  » et se transformer en criminel…

Avis de Olivier

On retrouve le commissaire Sadorski, toujours autant porté sur le sexe, mais de moins en moins motivé par la chasse aux Juifs. Cette fois-ci, l’intrigue traîne en longueur, trop de petites histoires se mélangent, mais il manque un mouvement qui les lierait ensemble. Deux grands thèmes traversent le livre : le marché noir et la solution finale, sur fond de délations généralisées.

Le marché noir est habilement dépeint du point de vue des différents intervenants. L’acheteur, les vendeurs qui détournent une partie de la marchandise légale, les trafiquants de plus gros gabarit et aussi les « protecteurs nécessaires » et maîtres chanteurs, qui profitent des uns ou des autres. On ne sait jamais exactement si les policiers sont complices (et de quelle manière) de ces trafics. On sait du moins que Sadorski en profite très largement, pour améliorer le quotidien de sa famille et parfois pour exiger des faveurs sexuelles.

La « solution finale » nous est montrée avec les confidences des anciens soldats du front de l’Est (pour les étapes du début de la guerre), et par la « mécanique » du camp de Drancy (pour la période plus tardive). Si les ouvrages précédents affichaient en détail le rôle très ambigu de la police française, ce livre se concentre d’avantage sur les moyens d’extermination mis en place par les Allemands.

On retrouve avec intérêt la précision des données historiques, jusqu’à des comptes-rendus de police et des détails d’organisation des rafles. Mais tous ces détails alourdissent considérablement le récit, et même si ça fait partie du style de l’auteur, souvent appréciable, cette fois-ci la balance n’est pas à son avantage. Une histoire plus courte ponctuée d’une annexe importante ajouterait sans doute de l’intérêt pour les férus de romans policiers et aux passionnés d’histoire.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 704
Editeur : Robert Laffont
Collection : La bête noire
Sortie : 23 août 2018
Prix : 23 €