Présentation de l’éditeur
Daisy et Lucy Merrick, orphelines, vivent dans une pension londonienne. Daisy décide de se consacrer à l’écriture et rédige une dure critique de la pièce de théâtre du comte d’Avermore Sebastian Grant. Elle très embarrassée lorsqu’elle est ensuite amenée à travailler à ses côtés.
Avis de Marnie
Au moins, nous ne pourrons pas reprocher à Laura Lee Guhrke d’écrire toujours la même histoire, ou d’utiliser les mêmes personnages qu’elle brunit ou blondit à volonté ! Même si nous nous retrouvons dans le monde de l’édition, dans une confrontation qui rappelle quelque peu le ton de comédie du premier volume de cette série, nous nous en éloignons très rapidement, pour adopter un ton plus grave en demi-teinte qui saura toucher le lecteur en plein coeur.
La différence de classes sociale est un thème que l’on retrouve exposé au centre des trois premiers récits. Pourtant, ici, il disparaît tout à fait et même si nous sommes en pleine ère victorienne, l’amour entre une dactylo et un aristocrate britannique ne gênera aucun des deux protagonistes ou même leur entourage. Cela place cette intrigue hors du temps.
En fait, elle semble la moins réaliste des quatre romances. Pourtant, ce récit est en fait le plus sincère de Laura Lee Guhrke, parce qu’il sent le vécu : les affres d’un écrivain devant la feuille blanche. L’auteur approfondit la panne d’inspiration qui devient peu à peu une épreuve infranchissable. Tout est bon pour Sébastien pour ne pas avoir à l’affronter, y compris séduire celle qu’il considère comme son bourreau.
Le ton de comédie s’efface pour s’engager dans un récit doux-amer, empreint d’émotion. Laura Lee Guhrke se focalise sur notre héros, son introspection, ses doutes, son renoncement, son dégoût de lui-même, ses manques d’envie et de passion et qui peu à peu va retrouver goût à l’existence.
Il n’y aura pas de déclic ou d’échappée miraculeuse qui débloquera l’écrivain, mais une meilleure compréhension de lui-même, et surtout, du travail, du travail, et encore du travail.
Il y a comme une sorte de franchise laborieuse et pas vraiment « romantique » à cette intrigue heureusement rattrapée par une héroïne aussi hardie que spontanée, aussi enjouée que naïve !
Daisy est une pétulante rousse qui ne parvient jamais à garder son travail. Cette fois-ci, elle a trouvé une vocation et rien ne viendra se mettre sur son chemin.
L’affrontement aussi coléreux que passionné entre nos deux héros donne du rythme à cette histoire, peut-être pas aussi réussie que la précédente, mais très touchante et passionnante. Nous regretterons juste une fin quelque peu abrupte !
Une série qui mérite vraiment que l’on s’y attarde !
Avis de Swolen
Dans ce quatrième et dernier tome de la saga, Laura Lee Guhrke nous plonge dans le monde de l’écriture selon deux perspectives : d’une part une jeune femme inexpérimentée mais prolifique, de l’autre, un écrivain reconnu que l’inspiration a déserté.
Nous avons appris dans le tome précédent que Daisy a des difficultés à garder un emploi, au grand dam de sa grande sœur Lucy. Bien que son franc parlé n’aide en rien, ses licenciements successifs ne sont pas toujours de son fait, comme pour son dernier emploi en date.
Mais aussi, comment s’épanouir dans des emplois qui ne lui plaisent pas, alors qu’elle n’aspire qu’à publier ses romans qui attendent sagement d’être ressortis de leurs tiroirs !
Sur un coup de tête, elle se décide à proposer un de ses manuscrits à Marlowe (héros du tome 1, propriétaire d’une maison d’édition) et c’est ainsi qu’elle se retrouve critique d’un soir pour la dernière pièce de théâtre du célèbre écrivain Sébastien Grant.
Sébastien est un écrivain autrefois reconnu mais en déclin depuis quelques années. Il est même à ce moment incapable d’écrire la moindre phrase et l’irruption de Daisy dans sa vie va chambouler ses projets.
La première partie du roman est assez linéaire mais importante puisqu’elle présente les personnages, leur parcours, notamment ce qui empêche Sébastien d’écrire. On se met dans la peau d’un écrivain, pour vivre ses motivations et ses craintes.
Puis on entre dans le vif du sujet, l’intrigue évolue, les qualités des protagonistes jusqu’alors décrites se révèlent. On retrouve alors tout le style et le talent de l’auteure avec un réel plaisir !
Ce roman, fortement axé sur le travail d’écrivain est mené avec beaucoup de subtilité et d’autodérision, reprenant les codes et les convenances de la littérature de l’époque.
Daisy et Sébastien sont deux personnages charismatiques, qui finalement se complètent merveilleusement et quand les chamailleries laissent place à la séduction et à la passion, impossible de rester de marbre, le charme de l’auteur agit et nous laisse avec le sourire aux lèvres.
Un tome prenant, malgré un début un peu long. L’écrivain nous emporte à nouveau dans une magnifique histoire emprunte de romantisme. Malheureusement pour nous, à ce jour aucune suite n’est en cours pour la saga des jeunes filles en fleurs, c’est donc un tome à savourer !
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 312
Editeur : J’ai Lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 6 juillet 2011
Prix : 6,50 €