Showcase de Martynas Levickis

Invité par l’ambassade de Lituanie, c’est au sein d’un petit comité que le musicien Martynas nous a interprété un peu moins d’une dizaine de morceaux à l’accordéon classique.

Alors attention… quoi que vous ayez pu entendre auparavant sur l’accordéon (bal musette, Yvette Horner et cie, musiciens du métro…), quel que soient vos à priori sur cet instrument, mettez-les de côté, car il y a autant de points communs entre l’instrument classique et celui que l’on connaît habituellement qu’entre la viande servie par MacDo avec le bœuf de Kobé, par exemple.

L’ambassadrice de la Lituanie en France, Jolanta Balciuniené, nous a accueilli avec quelques mots sur l’Ukraine, comment faire autrement. Mais elle a également rappelé que la Lituanie est le pays des Arts et que leur ambassade en France (rue de Courcelles, Paris XVIIIe) est l’ancienne habitation du musicien français Ernest Chausson et que c’est également le lieu du premier concert de Debussy.

Avant toute chose, ce qui frappe est l’apparente jeunesse de Martynas. Difficile de dénicher sa date de naissance, mais on retrouve au moins une année, 1990, ce qui lui donnerait 24 ans. Pourtant, on lui donnerait entre 16 et 18, il possède une apparence angélique et une intelligence fine et subtile.

Il a commencé sa prestation avec deux morceaux de Scarlatti (Sonata K87 et Sonata k) relativement classiques. Puis il a enchaîné avec Tchaikovsky (Autumn song), Mozart (Alla Turca), et Brahms (Hungarian dance n°5), et là, le miracle se produit. Que vous aimiez la musique classique – ou non -, que vous soyez réceptif à cet instrument qui semble énorme dans les bras de l’artiste : vous vibrez.

Et pas seulement le public, Martynas est totalement habité par la musique. Il obtient des sons, des accords et des mélodies incroyables et il fait vibrer son instrument d’une manière unique. Outre sa parfaite connaissance de la partition, il a le talent de faire passer par son interprétation la puissance émotionnelle de l’oeuvre.

C’est époustouflant. Chacun des spectateurs est touché, éveillé à cet art !

Il nous donne au fur et à mesure des indications sur l’ouvre ou sur l’historique de l’accordéon, comme par exemple que certains compositeurs de tango refusaient que leurs morceaux soient interprétés à l’accordéon, car trop joyeux et incapables de sortir une émotion grave. Il nous explique que depuis, l’accordéon a réellement évolué et que sa version classique est perfectionnée au possible !

Il termine alors par deux morceaux de tango sublimes (Por una cabeza et Liber tango) et par Vivaldi (Winter Allegro non trop). Rappelé par le public, il joue alors Telephone de Lady Gaga : impressionnant et surprenant !

Cette soirée qui s’annonçait classique dans tous les sens du terme s’est avérée un magnifique moment permettant de créer un lien puissant entre l’auditeur et l’oeuvre.

Crédit photo : Valérie Revelut

Photos de la soirée : page Facebook d’Onirik