Snobs – Avis +

Présentation de l’éditeur

Quand Edith Lavery, jeune roturière pleine d’ambition, conquiert le cœur du comte Charles Broughton, l’un des célibataires les plus convoités de l’aristocratie anglaise, elle et sa mère ne se tiennent plus de joie.

Une fois devenue comtesse, Edith ne tarde pas à se lasser des interminables parties de chasse et des thés de bienfaisance chapeautés par sa terrible belle-mère, Googie. C’est alors qu’elle tombe dans les bras de Simon Russel, un acteur de seconde zone, s’attirant ainsi les foudres du monde qu’elle a eu tant de mal à intégrer…

D’une intrigue digne de Jane Austen, Julian Fellowes tire une satire réjouissante des mœurs de l’aristocratie anglaise.

Avis d’Artémis

Julian Fellowes, l’auteur de ce roman, est le scénariste de l’excellent film Gosford Park (2001) et de la série Downton Abbey. Ici, point de retour dans le passé, mais tout autant que dans ses autres œuvres, son regard acéré sur la société et les classes est au cœur de ce roman.

Toutefois, un petit avertissement s’impose. En effet, si vous avez aimé les intrigues de Downton Abbey et que votre cœur a battu en même temps que celui des héros de cette belle série, ne vous attendez pas ici à une histoire à rebondissements qui va vous tenir en haleine. En effet, la trame de ce roman contemporain est assez simple et se résume plus ou moins à la quatrième de couverture (voir la présentation officielle ci-dessus).

L’intérêt de Snobs se situe en réalité dans le style dans lequel Julian Fellowes raconte son histoire. De ce point de vue, l’allusion à Jane Austen suggérée dans la quatrième de couverture est tout à fait pertinente. Comme Austen donnait à voir la vie de la petite noblesse de campagne de son époque dans une étude de mœurs tout à fait fascinante, Fellowes met une loupe sur le microcosme de la haute société britannique et la dissèque avec délectation. La plume est affûtée, sans concession pour ses personnages dont il n’hésite pas à montrer les failles et les défauts, sans pour autant ne voir qu’eux. Ses personnages sont en fait terriblement humains, sans fard.

Dans son récit, pas de vision fantasmée de la noblesse ou de la vie de château. Au contraire, on passe vite derrière le miroir. Il confronte ainsi rapidement le fantasme d’Edith, la roturière arriviste, à la réalité brute et à l’ennui. Par son expérience de scénariste pour le cinéma et la télévision, Julian Fellowes maîtrise parfaitement l’art de créer une situation. Ainsi, le lecteur se représente avec netteté les ambiances, les personnages, les lieux, mais aussi les enjeux et les tensions.

Au final, on est là avec un roman qui se déguste, si on n’en attend pas trop côté intrigue.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 408
Editeur : 10/18
Collection : Littérature étrangère
Sortie : 3 mai 2018
Prix : 8,40 €