Sous le Pont – Avis +

Présentation officielle

Le temps d’une nuit, Jamal, jeune refugié syrien qui vit sous un pont, se trouve confronté à une société tentée par le repli qui refuse de lui faire une place …
Sous le pont s’inspire d’histoires vécues et retrace des rencontres impromptues, le temps d’une nuit ; le temps pour les spectateurs, d’interroger le réel statut de réfugié en France.

Avis d’Anna

« Celui qui vit loin des siens meurt dans la souffrance », selon Jamal, le personnage principal de Sous le pont. La pièce a ouvert ce mercredi 27 septembre le festival Welcome – Migration & Hospitalité au Palais de la Porte Dorée.

Le festival Welcome a lieu à l’occasion des 10 ans du Musée national de l’histoire de l’immigration. Pour se faire, artistes et conférenciers donnent à voir et à entendre leurs regards sur ce qu’est être migrant et sur l’accueil qui leur est réservé, à travers des films, pièces de théâtre, concerts et autres performances.

Sous le pont traite de la vie d’un immigré syrien, Jamal, arrivé en France depuis peu. Précaire, il est abandonné à lui-même dans les rues de Paris, à vivre sous un pont. Il raconte son histoire et son périple à un compatriote qu’il a croisé à la préfecture, où il espère obtenir le droit d’asile. Avant d’arriver en France, il est passé par la Turquie, où il a dû laisser sa femme, Samira, tandis que sa mère, elle, est en Arabie Saoudite. La banalité de son quotidien nous met face à un visage de l’immigration et de la misère, et questionne nos perceptions.

La pièce n’aborde pas simplement la brutalité de la rue mais aussi son hostilité. Une hostilité et une réalité qu’un apatride, comme Jamal, vit difficilement après avoir fuit son pays en guerre et tout laissé derrière lui. L’abandon est un autre grand thème de cette pièce. Jamal n’a pas seulement abandonné son pays, mais aussi sa famille, et ses moeurs. Comment peut-il rester un musulman pratiquant dans un pays où le vice se cache à chaque coin de rue ?

Abdulrahman Khallouf ne nous amène pas seulement à réfléchir sur l’immigration, ses dérives et ses conséquences mais réussit aussi à instiller beaucoup d’humour (noir) à son œuvre, comme avec cette réplique sur le peuple syrien : C’est très naturel. On dirait que ça leur va la mort ! Par ailleurs, le panneau publicitaire, pièce maîtresse du décor, participe hautement de cette touche d’humour.

Côté mise en scène, ne vous fiez pas à l’apparence simpliste de la pièce, qui risque de vous surprendre. Le mélange des langues et des cultures, lui, est un autre point fort de cette pièce au casting multiculturel.

Fiche technique

Représentations : mercredi 27, jeudi 28 et vendredi 29 septembre à 20H

Durée : 60 minutes

Texte : Abdulrahman Khallouf 

Avec Homam Afaara, Sébastien Laurier, Virginie Bergeon, Farhan Dahi, Issam Al Khatib 

Mise en scène de : Amre Sawah 

Adresse : Palais de la Porte Dorée – 293, avenue Daumesnil – 75012 Paris

Tél. : 01 53 59 58 60

Tarifs : sur place : 12 € – 9 € – en ligne : 13,50 € / 10,50 €

Crédits photos : ©Pierre Planchenaut

Tout public à partir de 12 ans