Succubus Blues – Avis +

Présentation de l’éditeur

Succube (n. m.) : Démon qui prend l’apparence d’une femme pour avoir des relations sexuelles avec un mortel.

Georgina Kincaid est succube à Seattle. A priori un choix de carrière plutôt sympa : la jeunesse éternelle, l’apparence de son choix, une garde-robe top-niveau et des hommes prêts à tout pour un simple effleurement.

Pourtant, sa vie n’est pas si glamour : pas moyen de décrocher un rancard potable sans mettre en péril l’âme de l’heureux élu. Heureusement, elle est libraire, et son travail la passionne ! Livres à l’œil, moka blanc à volonté… et la possibilité d’approcher le beau Seth Mortensen, un écrivain irrésistible qu’elle rêve – mais s’interdit – de mettre dans son lit.

Mais les fantasmes devront attendre. Quelqu’un s’est mis en tête de jouer les justiciers dans la communauté des anges et démons. Bien malgré elle, Georgina est propulsée au cœur de la tourmente. Et pour une fois, ses sortilèges sexy et sa langue bien pendue ne lui seront d’aucun secours.

Avis de Francesca

Nouvelle venue de la bit-lit chez Bragelonne, Georgina Kincaid a tout pour en devenir l’égérie tellement ce premier livre est jouissif grâce au talent de Richelle Mead, déjà remarquée pour sa saga pour jeunes adultes Vampire Academy. Le pitch de départ est déjà un régal en soi. Georgina, une libraire succube, a deux passions dans la vie : le sexe et les livres. Rien que ça mérite de se pencher sur cette histoire.

Georgina Kincaid est donc une succube, c’est-à-dire une créature fantastique qui corrompt l’âme des hommes en les séduisant et en leur faisant l’amour. La relation sexuelle est une source d’énergie vitale pour elle, et est donc nécessaire à sa survie. Elle est donc fille de Lilith, la reine des succubes, et est aux ordres de Jérôme, un démon qui contrôle le secteur de Seattle. En tant que succube, elle a le pouvoir de modifier son apparence physique et est dotée d’une plastique irréprochable et d’un pouvoir de persuasion suffisant à faire tourner la tête à tous les humains. Mais Georgina est également libraire. Elle est une amoureuse des livres et particulièrement d’une série de livres écrits par Seth Mortensen, qu’elle idolâtre et qu’elle va avoir la chance de rencontrer lors d’une séance de dédicaces dans sa librairie.

Malheureusement, sa nature paranormale l’entoure de créatures plus surnaturelles les unes que les autres, vampires, anges, démons, amis ou ennemis. Et lorsque les cadavres de supposés immortels s’accumulent, Georgina a tendance à vouloir fouiner partout, en dépit des interdictions de Jérôme, des mises en garde de ses amis et du danger qu’elle encourt.

Le personnage de Georgina est très intéressant et plus profond qu’il n’y paraît. Femme dont rien ni personne ne résiste, elle vit pourtant mal sa condition et cache une blessure du passé qui a entrainé sa transformation et l’affecte encore aujourd’hui. C’est pour cela qu’elle ne veut s’attacher à personne, et surtout pas à un homme qu’elle pourrait détruire à long terme. Et elle a fort à faire avec les hommes qui lui tournent autour, très séduisants et dotés d’un charme fou.

Un personnage touchant mais sensuel, une intrigue passionnante mais qui n’égare pas par sa complexité, un ton léger et des scènes chaud bouillantes, c’est le cocktail parfait pour une romance parnormale qui excelle en la matière et qui promet une suite aussi haut en couleurs en août prochain déjà ! Un grand merci donc à Richelle Mead pour avoir crée cette saga excellente et à Bragelonne pour l’avoir dénichée, traduite et éditée!

Avis d’Enora

Georgina Kindcaid est succube à Seattle et c’est une des originalités de ce livre. Ces créatures dont les caractéristiques combinées de séduction et de mort se retrouvent dans presque toutes les mythologies, sont devenues au Moyen-âge, des êtres démoniaques, métamorphes, qui prenant l’apparence de femmes fatales, séduisaient les hommes, le plus souvent pendant leur sommeil ou leur rêve, les amenant à l’acmé du plaisir pour leur prendre leurs âmes.

Mais Georgina est un succube avec des états d’âme, qui rechigne à utiliser l’absorption destructrice qu’elle exerce sur la force vitale de ses amants tout en étant obligée de s’y soumettre pour survivre. C’est un succube romantique, qui a beau faire naitre le désir chez tous les hommes qu’elle croise, ne rêve en fait que d’une chose, avoir une relation amoureuse normale, aimer et être aimer sans complications surnaturelles. Son histoire assez triste, qui nous sera distillée au cours du roman, par petites touches habiles, et son caractère complexe, font de Georgina un personnage extrêmement intéressant et attachant. Cette immortelle, à la jeunesse éternelle qui rêve d’humanité et de procréation a quelque chose de l’impératrice dans La femme sans ombre d’Hugo Von Hofmannsthal.

Richelle Mead piège tout de suite le lecteur dans un univers original, hors de tout manichéisme, grâce à une écriture vivante et bien rythmée, une construction impeccable et un humour omniprésent. Ce qui aurait pu n’être qu’une histoire où le bien s’affronte au mal, est en fait une intrigue toute en demi-teinte dans laquelle tous les personnages sortent des sentiers battus- des anges se liant d’amitié avec des démons – et font preuve de rébellion et de non-conformisme. Entre Jérôme, le maitre démon, fan de John Cusack qui a pris l’apparence et les tics de l’acteur ; Carter l’ange inquiétant ; Peter le vampire qui suit un régime hypoglucidique et Georgina le succube/libraire qui aime tant la lecture qu’elle s’oblige à ne lire que cinq pages par jour de son auteur préféré afin de faire durer le plaisir, tous ses personnages sont charismatiques et pittoresques. De plus l’auteur flirte avec l’érotisme inhérent à son héroïne sans vulgarité et avec un plaisir communicatif.

Succubus blues – qui porte bien son nom – est un roman qui revisite la fantasy urbaine de façon neuve et intelligente et donne vraiment envie de lire la suite des aventures de Georgina, d’autant que les dernières pages nous laissent envisager un avenir plutôt compliqué pour notre héroïne…

Fiche technique

Format : broché
Pages : 380
Editeur : Bragelonne
Collection : l’Ombre
Sortie : 26 février 2009
Prix : 20 €