Sukedachi 09 : tome 1 – Avis +

Présentation de l’éditeur

Véritables incarnations de la loi du Talion dans le Japon féodal, les Sukedachi , des guerriers d’élites, ont disparu après des siècles de présence… mais les voici de retour au sein d’une organisation gouvernementale pour appliquer leur justice : impitoyable, irrémédiable et définitive !

Bras vengeurs, assassins, mercenaires, anges exterminateurs ou démons… qui sont ces guerriers aux multiples noms ? Face à une société moderne qui semble trop laxiste vis-à-vis de la criminalité, les Sukedachi reviennent pour rétablir un justice radicale qui a fait ses preuves.

Mais où s’arrête la justice et où commence la vengeance ?

Avis de Chris

L’éditeur Kurokawa nous plonge dans un Japon similaire à celui que l’on connaît, si ce n’est qu’une loi, tout droit sortie de l’ère Meiji (1868 – 1912), est de nouveau applicable au XXIe siècle. En effet, depuis quelques années est testée la Loi de Réparation afin de diminuer le taux de criminalité. Cette loi permet aux familles de victimes d’être vengées. La sentence est accordée lorsque la justice, d’un commun accord avec les proches des victimes, a tranché en cette faveur.

Yûji Yamagishi est un Sukedachi, un exécuteur de cette loi controversée. Son rôle est d’infliger la même souffrance que la victime d’un assassin. Le premier cas de ce tome-ci prend appui sur un enfant renversé par un chauffard. Yûji prend alors cette affaire à coeur et va jouer de ruse pour assouvir la sentence dans les règles de l’art. Et pendant ce temps, le père de l’enfant visionne cette scène à travers un système de réalité virtuelle.

Seishi Kishimoto présente un regard assez dur sur la société actuelle de son pays. La démographie japonaise décroit d’année en année et la crise économique amène un taux de criminalité de plus en plus élevé. Le gouvernement actuel a donc opté pour une peine de mort plus imaginative, et plus controversée que celle déjà appliquée en temps normal. On le sent d’ailleurs à travers le regard des proches qui se demandent, par moment, si leur geste est bien le bon, s’il ne s’agit tout simplement pas d’une vengeance puérile.

Sur un fond de société en déclin, ce manga traite d’un sujet qui touchera bon nombre de personnes. Que l’on soit pour ou contre la peine de mort, c’est au moment où l’on se sent réellement concerné que ce questionnement refait surface. Le mangaka ne semble pas avoir d’avis tranché, bien qu’au Japon, encore à l’heure actuelle, la peine de mort soit toujours appliquée par pendaison.

Aidé d’un dessin plutôt réaliste et détaillé, ce premier tome est une réussite. On y découvre plusieurs histoires différentes à travers le regard des proches de victimes, mais aussi des Sukedachi qui vouent leur vie à une vengeance parfois malsaine. En suivant plusieurs Sukedachi dans leur vie en dehors de leur métier peu commun et de l’ombre, les chapitres ne sont pas redondants. Au contraire, on apprécie tout autant les parties de vengeances que celles plus terre à terre.

Fiche technique

Auteur : Seishi Kishimoto
Format : poche
Pages : 240 p. noir & blanc, sens de lecture japonais
Éditeur : Kurokawa
Collection : Shonen
Sortie : 9 juin 2016
Prix : 7,65 €