Suprêmes – Avis +

Présentation officielle

1989. Dans les cités déshéritées du 93, une bande de copains trouve un moyen d’expression grâce au mouvement hip-hop tout juste arrivé en France. Après la danse et le graff, JoeyStarr et Kool Shen se mettent à écrire des textes de rap imprégnés par la colère qui couve dans les banlieues.

Leurs rythmes enfiévrés et leurs textes révoltés ne tardent pas à galvaniser les foules et … à se heurter aux autorités. Mais peu importe, le Suprême NTM est né et avec lui le rap français fait des débuts fracassants !

Avis de Valérie

Au siècle dernier, NTM a réussi une entrée fracassante dans le paysage audio-visuel français, pour demeurer une légende même bien après l’arrêt du groupe. Pour la plupart des Français, non sensible au rap, c’est une anomalie née du désœuvrement de la jeunesse de banlieue.

Pourtant, si ces aspérités irritaient les citoyens plus privilégiés, le hip hop a apporté une libération et une légitimité à tout un pan de la société. Tout débute avec les graffitis, cette affirmation de soi, d’une bande d’amis, de crews, qui finit par s’exprimer aussi par la musique.

Lancé sur un pari, les Suprêmes, crew fondateur de NTM va écumer les MJC, les petites salles de province avant de terminer sur les plus grandes salles de spectacle. Une réussite incroyable dont les effets perdurent toujours aujourd’hui.

Revenir sur la naissance du groupe permet alors une belle évocation de la fin des années 90, et une vue sur la créativité incroyable de ladite jeunesse, sa rage mais aussi son bouillonnement de talent à l’état brut !

Comme toute biographie de célébrités toujours en vie, c’est sûrement très réécrit, gommant certaines choses négatives et rajoutant des bons sentiments. Mais la réalisatrice arrive à faire sortir des images diffusées sur grand écran, la souffrance de la jeunesse de l’époque, comme l’incroyable créativité de Kool Shen, Joey Starr et leurs acolytes.

La bande son est géniale et emporte le spectateur et même si l’histoire est connue, on découvre de nombreux détails qui le sont moins. Puis, bien sûr, on voit bien différemment Joey Starr, tellement maltraité par son père, comme le talent d’écriture de Kool Shen.

Les deux jeunes acteurs sont très bons et si Théo Christine ne ressemble pas vraiment à Didier Morville, il l’évoque dans sa gestuelle, dans cette violence qui habite chacune de ses postures en ne niant jamais sa sensibilité.

Peut-être imparfait, c’est un film génial, révélateur d’une époque sans les médias sociaux pour alerter des injustices ou des révélations musicales, et qui donne ses lettres de noblesse au rap français.

Fiche technique

Sortie : 24 novembre 2021
Durée : 112 minutes
Genre : biopic
Avec Théo Christine, Sandor Funtek, Félix Lefebvre…