TCM cinéma – El Dorado

À moitié mort, marchant encore, il vit une ombre au grand galop. Il lui cria « ombre, dis-moi, suis-je encore loin d’Eldorado ? ».
« Des profondeurs de la terre chevauche sans repos, dis l’ombre solitaire, si tu cherches Eldorado. »

Émergeant de son coma éthylique, le shérif Jimmy Harah (Robert Mitchum) de la ville d’Eldorado apprend qu’on lui a fait ingurgiter de force une décoction dont la recette a été élaborée par un dénommé « Mississippi ». D’où sa question légitime : « Mais c’est qui Mississippi ? »

Mississippi (à qui Harah a déjà été présenté deux fois) se nomme Alan Bourdillion Traherne (James Caan). Celui qui a été surnommé « Mississippi » est le compagnon de route d’un vieil ami d’Harah : Cole Thornton (John Wayne). Celui-ci, apprenant que le redoutable mercenaire Nelse McLeod (Christopher George) est en route vers El Dorado avec sa bande de pistoleros, est venu apporter son renfort au shérif Harah. Mais, celui-ci dévasté par une mésaventure amoureuse a sombré dans l’alcool. D’où la décoction de Mississippi qui doit ôter au shérif toute envie de récidiver avec l’alcool. Ah… mais c’est qui Mississippi ?

Bon, reprenons. Mississippi est le jeune aventurier dont la précision au tir est des plus discutable (il sait tirer, mais si les projectiles touchent quelque chose, c’est rarement le but visé). Il constitue cependant un renfort appréciable avec le shérif-adjoint Bull Harris un vieux (très vieux) chasseur de Comanches. Quant à Thornton, il a reçu il y a quelques mois une balle dans le dos. Elle est toujours présente près de la colonne vertébrale, ce qui entraîne souvent une paralysie. Ce quatuor d’éclopés doit affronter les hommes de McLeod au service d’un riche propriétaire terrien (Eddie Asner).

Le scénario d’Eldorado rappelle celui des films Rio Bravo (1959) et Rio Lobo (1970). Les trois films ont Howard Hawks à la réalisation, Leight Brackett au scénario et John Wayne en vedette principale. On trouve souvent les mêmes personnages avec d’autres noms et des situations similaires. Enfin presque, ici le pot de fleurs projeté dans la vitre a été remplacé par un fauteuil.

Avec un titre basé sur un poème d’Edgar Allan Poe, ce western pittoresque enseigne au spectateur le remède idéal contre l’alcool. Notez la recette et n’oubliez pas la poudre à canon !