Tale of Tales – Avis +

Présentation officielle

Le film a été présenté en Compétition au Festival de Cannes 2015

Il était une fois trois royaumes voisins où dans de merveilleux châteaux régnaient rois et reines, princes et princesses : un roi fornicateur et libertin, un autre captivé par un étrange animal, une reine obsédée par son désir d’enfant…

Sorciers et fées, monstres redoutables, ogre et vieilles lavandières, saltimbanques et courtisans sont les héros de cette libre interprétation des célèbres contes de Giambattista Basile.

Avis de Hiromichi

Après les dernières adaptations des contes de notre enfance devenant des blockbusters américains, ici on s’essaye à des légendes plus méconnues. Nous plongeons dans l’adaptation de trois récits italiens, de trois histoires indépendantes qui ne se croisent presque jamais, sauf au début ainsi qu’à la fin.

La première est celle d’une reine qui veut un enfant et qui fera tout pour cela. Suite aux conseils d’un étrange personnage, la reine arrivera à tomber enceinte mais devra faire des sacrifices. C’est une femme qui veut être mère et qui voit son enfant comme étant la chose la plus précieuse à ses yeux. Elle l’étouffe, le veut pour elle seule, mais en grandissant, les conséquences du rituel qu’elle a consenti se feront ressentir.

La seconde est l’histoire d’un roi ayant une libido démesurée qui finit par être charmé par la voix d’une femme de son royaume qu’il ne connaît pas encore. Amoureux de cette voix, il la courtise alors qu’elle n’est rien d’autre qu’une vieille femme. Séduite par ce roi, elle qui n’a jamais eu personne, veut tenter une nuit avec ce dernier, mais cela ne sera pas facile vu sa peau fripée et son état.

Et dans la troisième histoire, on fait la connaissance d’un roi qui se retrouve distrait par une puce. Petite puce qu’il aime, nourrit, loge et fait grandir. En parallèle, il y a sa fille, la princesse qui rêve de se marier avec un beau prince qui l’emmènera loin de chez elle et qui l’aimera. Mais pour l’un et l’autre, tout ne se passe pas comme prévu, et Violette se retrouve alors entre les griffes d’un mari étranger aux chimères et rêves qu’elle se faisait.

Pour chacune des histoires – un peu moins pour la première – il faut avoir le coeur bien accroché, l’hémoglobine est une partie intégrante de l’image. On suit les destins de trois femmes de génération différente qui n’ont pas les mêmes espérances mais qui terminent par faire des choix afin d’avancer dans leur vie. L’une de ces histoires nous parlera plus, et une autre moins. La première a un dénouement qu’on devine assez facilement, mais les deux autres, et surtout la dernière, sont plus surprenantes.

Violette est celle qui évolue le plus. Elle grandit et entre dans le monde adulte, alors que la reine et la vieille femme recherchent quelque chose qui les réduisent, les deux ont des obsessions qui deviennent malsaines.

C’est un film qui possède quelques petites longueurs, surtout si une des trois histoires vous intéresse moins. Pourtant l’ensemble dégage des émotions intéressantes tant pour les réflexions que visuellement. La manière de filmer les acteurs est originale mettant en valeur leurs expressions, les décors et leurs costumes.

De plus, ces contes italiens méconnus possèdent leur propre morale. Le spectateur en comprendra les aboutissants même si on peut se demander si combiner les trois contes dans un même film était utile.

On termine avec quelques interrogations mais au final, le spectateur a passé un bon moment… étrange sur bien des points.

Fiche technique

Genre : fantastique

Avec : Salma Hayek, Vincent Cassel, Toby Jones, John C. Reilly…

Sortie : 1er juillet 2015