Terre brûlée – Avis +

Présentation de l’éditeur

À Thaisia, le déferlement de rage qui a fait suite au massacre des métamorphes a par endroits totalement éradiqué la population humaine, laissant des villes fantômes. Bennett, située à la pointe nord des collines des Aînés et entourée d’espaces sauvages, est l’une d’elles. Sa position stratégique incite les Sanguinati qui en sont désormais responsables à tenter d’y fonder une communauté mixte où Autres et humains puissent cohabiter et travailler ensemble.

Une jeune policière a ainsi été engagée pour seconder le shérif Wolfgard, une forme de terra indigene aussi ancienne que redoutable se voit offrir l’occasion d’ouvrir un saloon, et des familles peu conventionnelles, arrivées dans l’espoir de trouver un refuge où leurs différences seront acceptées, sont autorisées à s’installer.

À mesure que l’activité et la vie reprennent, Bennett éveille l’intérêt de hors-la-loi alléchés par l’appât du gain. Leur arrivée risque fort d’ébranler le fragile équilibre qui commence à se mettre en place, voire de sceller définitivement le sort de la communauté. Car les Aînés l’ont décidé : la prochaine erreur des humains sera aussi la dernière.

Avis de Valérie

Ce deuxième tome n’est absolument pas une suite de Lac Argent intitulé tome 1, mais un roman se passant également dans le monde créé par l’auteur de la série Meg Corbyn, Anne Bishop. Nous avions énormément aimé le petit univers de Boing, un petit bourg loin de Lakeside. La rivalité Hommes/Autres y avait été exacerbée par la cupidité des plus pitoyables[[d’ailleurs, on serait ravi de retrouver les protagonistes dans une autre histoire !]].

Ici, nous sommes loin de toute civilisation, dans les Terres où les Autres ont éliminé toute trace de vie, avant d’accepter un repeuplement choisi. La ville de Bennett est un endroit stratégique, une ville frontière comme au temps du Far Ouest. D’ailleurs, c’est exactement l’ambiance qu’Anne Bishop a voulu donner à son roman de plus de 600 pages. Pour preuve, le climax n’arrive pas au milieu, mais plutôt vers la fin, car l’auteur brosse son environnement et plante les décors et les personnages avec le soin d’un metteur en scène au long cours.

Et c’est un tel régal, qu’on ne voudrait jamais quitter la ville[[d’ailleurs, votre esclave signataire de l’article n’a pas voulu faire d’avis avant de l’avoir totalement visité de long en large, voire en travers dans son imagination !]]. Le fantastique s’allie avec un format survival où Humains et Autres s’unissent pour nettoyer la ville des corps résultant du raid punitif qui avait suivi l’attaque des métamorphes. Le maire Sanguinati doit composer avec une population mixte et possédant chacun des sentiments partagés, en décidant qui peut s’établir, quel métier et connaissances seront nécessaires au bon fonctionnement de la communauté.

Cette union sacrée se construit au jour le jour tant la peur d’un côté et le ressentiment de l’autre rend tout difficile, mais contre toute attente, possible ! Roman choral, on s’attache à tous, même si la relation entre le shérif Wolfgard et son assistante humaine est la plus importante. Leur relation est la métaphore de l’avenir sur Thaisia, pour les Hommes de bonne volonté face aux bailleurs tout-puissants des Aînés. Rien n’est gagné et tout s’élabore sous nos yeux !

Et bien sûr, il y a les imbéciles fourmis persuadées de pouvoir prendre le dessus sur Goliath, comme dans les autres romans, ils vont tenter une alliance néfaste et semer désolation sur leur chemin.

Un excellent roman, qui finalement peut se découvrir sans avoir lu les précédents, et qui exacerbe notre attente pour d’autres. Vivement une suite ![[d’ailleurs… vous connaissez ma pensée !]]

Fiche technique

Format : poche
Pages : 648
Éditeur : Milady
Sortie : 27 mai 2020
Prix : 8,20 €