Tess – Avis +

Présentation officielle

Dans l’Angleterre du 19ème siècle, un paysan du Dorset, John Durbeyfield, découvre par hasard qu’il est le dernier descendant d’une grande famille d’aristocrates.

Motivé par le profit qu’il pourrait tirer de cette noblesse perdue, Durbeyfield envoie sa fille aînée, Tess, se réclamer de cette parenté chez la riche famille des d’Urberville.

Le jeune Alec d’Urberville, charmé par la beauté de sa « délicieuse cousine », accepte de l’employer et met tout en œuvre pour la séduire. Tess finit par céder aux avances d’Alec et, enceinte, retourne chez ses parents où elle donne naissance à un enfant qui meurt peu de temps après.

Fuyant son destin, Tess s’enfuit de son village et trouve un emploi dans une ferme où personne ne connaît son malheur. Elle y rencontre son véritable amour : un fils de pasteur nommé Angel Clare.

Ce dernier, croyant que Tess est une jeune paysanne innocente, tombe éperdument amoureux d’elle et, malgré l’abîme social qui les sépare, la demande en mariage.

A travers ce film tragique et bouleversant, sublimé par une photographie majestueuse, Roman Polanski révèle une actrice exceptionnelle : Nastassja Kinski.

Véritable incarnation de Tess d’Urberville, la jeune comédienne – qui n’a pas 18 ans lorsqu’elle commence le tournage – insuffle à l’héroïne du roman de Thomas Hardy sa grâce et sa beauté, radieuse et juvénile, qui forgent la force des grands personnages romantiques d’autrefois.

Avis de Claire

Pour bon nombre de cinéphiles, Tess demeure à ce jour le film le plus abouti, le plus techniquement parfait, le plus romantique (dans le sens premier du terme) de Roman Polanski.

Bref, un authentique chef d’oeuvre, lui-même inspiré par l’un des plus purs chef d’oeuvre de la littérature britannique, le roman Tess d’Urberville de Thomas Hardy.

L’une des anecdotes les plus fameuses liée au film est celle d’une note laissée dans un exemplaire du livre de Sharon Tate, l’épouse de Roman Polanski disparue tragiquement en 1969, qui suggérait au réalisateur que ce roman ferait un merveilleux film.

Durant tout le film, un hommage, véritablement poignant, est d’ailleurs ouvertement rendu à la belle actrice, auquel Tess est dédié, et dont la grâce raffinée de Nastassja Kinski rappelle étrangement la sienne.

« Ce qui m’attirait dans ce roman, c’était le thème de la fatalité : l’héroïne a tout pour être heureuse. Pourtant, le climat social dans lequel elle vit et les pressions inexorables qui s’exercent sur elle l’enferment dans une chaîne de circonstances qui la conduisent à un destin tragique », raconte Roman Polanski.

L’aspect le plus fascinant de sa destinée est, pour le réalisateur, le fait que cette jeune fille, si pure, si juste, « belle physiquement autant que spirituellement » et qui a tout pour être heureuse, soit victime d’un tel acharnement de la fatalité.

Pour Tess, le réalisateur s’est inspiré de ses propres souvenirs, quand après avoir marché près de 12 kilomètres, fuyant miraculeusement le ghetto de Cracovie, il est recueilli par des paysans et devient garçon de ferme. Tess, c’est lui, c’est sa vie, c’est son amour perdu, mais c’est aussi un hymne à la vie, à l’espoir.

Chaque plan est minutieusement travaillé, comme un tableau, comme une photographie d’art. La lumière y tient une place primordiale, le tournage obéissait au rythme naturel de la journée, à l’image de la vie à la campagne dans laquelle évolue Tess.


Nastassja Kinski, bluffante, évanescente, ne joue pas Tess, elle EST Tess, cette héroïne si courageuse, si tragique, dans sa douce candeur, dans sa gravité enfantine, dans sa maturité désarmante.

La nouvelle version de Tess a été restaurée en 4k depuis son négatif original par Eclair Group (Image) et Le Diapason (Son). L’image, sublimée, inonde l’écran par sa lumière naturelle et par ses couleurs pastels. La musique de Philippe Sarde, audacieuse et subtile, accompagne merveilleusement le film de bout en bout.

Oserions-nous affirmer qu’il s’agit là de l’un des plus beaux films de tous les temps ? Oui, nous osons !

Fiche technique

Sortie : 5 décembre 2012
Durée : 171 minutes
Avec : Nastassja Kinski, Peter Firth, Leigh Lawson, Suzanna Hamilton, Arielle Dombasle
Genre : drame