The Chronicles of Riddick

Il est bon de préciser que j’apprécie beaucoup le cinéma de David Twohy (The Arrival, Pitch Black, Below), l’un des rares bons faiseurs de Série B de science-fiction. Aucun chef d’oeuvre à son actif, mais une application et une capacité à tirer le meilleur parti d’un budget limité qui le désignent naturellement comme un possible successeur de Big John.

Pour réaliser The Chronicles of Riddick, à mi-chemin entre la suite et le spin-off, ce sont 115 M$ qui lui sont alloués… Il semble évident à la vue du résultat que Twohy s’est laissé griser par un tel budget. En voulant accoucher d’un grand film épique, il se trouve en totale contradiction avec l’esprit Pitch Black. Exit l’ambiance réussie, presque intimiste à base d’images surexposées et place à l’overdose d’images de synthèse peu réussies et mal intégrées (on enchaîne écran vert sur écran vert), le tout donne naissance à un univers aseptisé et kitchissime au design honteux.

David Twohy et les effets spéciaux, c’est un peu comme un enfant qui découvre la Chantilly. Il en met un peu sur sa glace, y prend goût, commence à en mettre sur tout ce qui lui passe sous la main et termine directement la bombe dans le gosier. A la différence près que dans le cas présent, c’est le spectateur qui déguste et passe les deux heures suivantes à genoux dans les toilettes !

Vous l’aurez compris, il faut à tout prix tenir David Twohy à l’écart de la crème Chantilly ! Visuellement, c’est bien simple, tout ce qui pourrait de près comme de loin ressembler à une marque de bon goût a été banni des Chroniques de Riddick. Même les polices de caractères utilisées pour le générique et la présentation des lieux transpirent la ringardise. Pour situer, je dirais que nous assistons à un mix improbable et malheureux de Battlefield Earth, Dune et Matrix (Revolutions).

Je ne retiendrais qu’un seul bon point de ce fiasco, Vin Diesel qui est toujours aussi charismatique et imposant physiquement… malheureusement, il parle un peu trop cette fois-ci et les one-liners humoristico-affligeantes s’enchaînent sans répit. Puisqu’on en vient à l’écriture, il faut se rendre à l’évidence, scénario comme dialogues flirtent avec le néant absolu. Et comme tout ceci est également signé David Twohy, le coupable est tout désigné puisque ce dernier ruine la mise en scène de ses scènes d’action dans un flou parkinsonnien qui n’a rien d’artistique.

Riddickule de bout en bout !