The King’s Man : Première Mission – Avis +

film anglais de Matthew Vaughn (2021)

Présentation de l’éditeur

Lorsque les pires tyrans et les plus grands génies criminels de l’Histoire se réunissent pour planifier l’élimination de millions d’innocents, un homme se lance dans une course contre la montre pour contrecarrer leurs plans.

Avis de Valérie

Juste avant la Première Guerre mondiale, le duc d’Oxford a la douleur de voir mourir sa femme en Afrique du Sud, en présence de leur fils, et lui a promis alors d’élever Conrad dans la plus pure tradition pacifiste. Cela équivaut pour le jeune homme qu’il devient de vivre cloîtré, surprotégé, alors que les événements en Europe font penser qu’un conflit se prépare. Il ne rêve que de rejoindre l’armée pour aider son pays.

Parallèlement, une éminence grise rassemble autour de lui les pires criminels, afin de manipuler les chefs d’état et les pousser à la guerre. Raspoutine, Mata Hari, Erik Jan Hanussen ou Gavrilo Princip mettent donc tout en œuvre pour monter les uns contre les autres. Peut-on laisser faire ces choses lorsqu’on a le pouvoir de les arrêter même si cela va à l’encontre de positions pacifistes ? C’est toute la question qui mènera à la création de cette agence secrète située dans une boutique de tailleurs, à Savile row, London !

Si l’on omet un changement drastique d’ambiance avec les deux précédents opus (beaucoup moins d’humour britannique et pas de blagues potaches), Matthew Vaughn délivre une incroyable évocation du début du XXe siècle et de la manière dont nos dirigeants décident du sort de millions de leurs sujets. La bêtise de la guerre est délivrée à la connaissance de tous sans qu’un mot ne soit prononcé pour la dénoncer.

On note un montage déséquilibré avec des longueurs dans la première partie. Le long-métrage hésite entre la petite et la grande histoire, en s’attardant peut-être trop longtemps sur la volonté du fils du duc pour s’affranchir de sa surveillance. Cela laisse d’ailleurs un goût de trop peu dans la construction du Kingsman’s club. Mais même avec ces longueurs, on ne s’ennuie pas.

Le réalisateur n’a pas cherché la difficulté en n’employant que d’excellents acteurs dont Ralph Fiennes, Daniel Brühl, Djimon Hounsou, ou Matthew Goode. Mention spéciale à l’époustouflant Rhys Ifan qui personnalise Raspoutine comme jamais ou Tom Hollander à qui on confie le rôle des trois cousins régnants l’Anglais George V, l’Allemand Wilhelm II et le Russe Nicholas II. On se régale, c’est un plaisir de cinéphile comme de cinéphage !

La déception de ne pas retrouver l’ironie absurde des deux premiers films est vite oubliée devant la puissante évocation de notre Histoire, agrémentée de morceaux d’anthologies créés par des scènes d’action extraordinaires ou le jeu d’acteurs dont certains moments sont inoubliables.

Fiche technique

Sortie : 29 décembre 2021
Durée : 131 minutes
Genre : action
Avec Ralph Fiennes, Harris Dickinson, Gemma Arterton, Daniel Brühl, Djimon Hounsou, Matthew Goode, Rhys Ifan, Tom Hollander…
Titre original : The King’s Man