The dangermen sessions : volume one – Avis +

Ah ! Madness… Mot qui rappelle aux trentenaires (et plus) la folie de leur jeunesse.

C’est un mouvement musical qui débute dans les années 60 et est joué en très grande majorité par des petits blancs Anglais qui s’inspirent (pour certains, copient) du Reggae jamaïquain qui n’avait pas encore la renommée qu’on lui connaîtra dans les 80. La forte immigration des Iles ne pouvaient qu’apporter une coloration nouvelle à la Pop, élément de cohésion sociale en Angleterre presque aussi fort que le thé ou la Reine.

Pour simplifier, le Ska double le tempo du reggae. L’instrument le plus important étant la basse qui donne le rythme. Le plus grand groupe de Ska est Madness qui a su garder une originalité tout en caracolant en tête du top 50 de l’époque avec des titres comme « Our House », « One step Beyond ». Le look a également une grande importance, on dit même qu’au début de sa carrière, Bob Marley et ses musiciens étaient vêtus de la même manière. L’habillement ressemble à un mélange des Mods (New Wave anglaise pouvant être violent avec un look recherché, « classe » – sans la coupe de cheveux à longue frange), des polos ou chemisettes année 50, veste à damiers, pantalons cigarettes et Dr Martens.

A la fois réac’ comme tout bon Anglais qui doit s’habituer à une immigration afro-caraïbenne (moins policée que celle indo-pakistanaise) et gaucho puisque le mode de vie, la culture et la mode, la musique des ghettos noirs anglais les fascinent. D’ailleurs le damier noir et blanc symbolisant le mouvement représente l’entente entre les noirs et blancs… Les skins se sont appropriés l’habillement, la danse et la musique en la modifiant dans les années 70. Le Ska a ressurgit dernièrement dans des groupes européens qui mélangent diverses influences pour faire un nouveau genre.

Madness vient de sortir un nouvel album que l’on qualifie de mature. Effectivement, il ne reste plus beaucoup de la folie du groupe, mais on ressent le plaisir et le contentement des musiciens. Une bonification réussie, donc. D’autant que lors des interviews (et le clip qui passe en boucle sur TF1) on nous montre des musiciens qui ont bien vieilli physiquement et qui garde un esprit d’affectueuse insanité. L’écoute de la galette se fait dans le doux bonheur de la réminiscence chère à Proust avec en bonus un plaisir de l’instant présent évident. Le groupe a choisi de reprendre quelques hits des années 50, notamment avec Shame and Scandal ou You keep me hanging on des Supremes.

Pour les Français, le groupe Madness se produira le 17 octobre 2006 à Paris (Olympia). Plus d’info sur leur site : www.madness.co.uk.

Extrait d’un interview (je ne prends pas le risque de traduire ! Pour info, marbles ce sont les billes des gamins, ont peu le comprendre comme le cerveau, mais au pluriel, je doute de bien saisir l’allusion !) :

So what have you all been up to?

Chas : I’ve been looking for a pair of socks.

Suggs : I’ve been looking for some shoes.

Bedders : I’ve been looking for some hair.

Chas : Woody’s been searching for his marbles.

Woody : I could do with finding my brain.