The leopard prince – Avis +

Résumé de l’éditeur

Wealthy Lady Georgina Maitland doesn’t want a husband, though she could use a good steward to run her estates. One look at Harry Pye, and Georgina knows she’s not just dealing with a servant, but a man. Harry has known many aristocrats-including one particular nobleman who is his sworn enemy. But Harry has never met a beautiful lady so independent, uninhibited, and eager to be in his arms. Still, it’s impossible to conduct a discreet liaison when poisoned sheep, murdered villagers, and an enraged magistrate have the county in an uproar.

Avis de Callixta

Voilà le deuxième livre d’Elizabeth Hoyt et dans sa courte mais extrêmement prometteuse bibliographie, il figure parmi les meilleurs.
Cette jeune auteur n’a, à ce jour, publié que trois livres mais j’ai hâte qu’elle continue à nous enchanter avec ses contes futés et ironiques.

The leopard prince met en scène un thème assez rare dans la romance traditionnelle : celle des relations toujours compliquées entre une aristocrate et un roturier, son employé qui plus est. Il est finalement assez rare de voir le berger épouser la princesse dans les romances historiques et il faut aller chercher les comparaisons les plus brillantes en dehors de ce genre. Mais Elizabeth connaît bien ses classiques et va nous rappeler fréquemment que L’amant de Lady Chatterley l’a inspirée. Très ironiquement, elle fait du héros, Harry Pye, le fils du garde chasse de la propriété.

Elizabeth Hoyt a beaucoup de talent. Elle le montre absolument dans tous les domaines. Elle sait utiliser tous les codes de la romance en les rajeunissant, les modernisant sans rien dénaturer. Elle élabore une histoire où se mêle passion, trahison, peurs et espoirs sans que l’intérêt ne se relâche, sans qu’on devine ce qui va arriver ensuite. Elle retrouve même par moment, les accents fameux des grandes fondatrices du genre comme Kathleen Woodiwiss par exemple qui n’hésitaient pas à plonger les héros dans toutes les affres des passions. Mais elle apporte une touche moderne, joyeuse et ironique (surtout dans ce roman) qui est particulièrement réjouissante. Les dialogues sont vifs, le style amusant : les comparaisons font souvent sourire, lorsqu’au détour d’une phrase sérieuse, l’auteur déstabilise par sa fantaisie. Sa dédicace est tout à fait significative de cet état d’esprit. Elle commence son roman en précisant qu’aucun des personnages n’a été maltraité lors de l’écriture du livre !

Elle retrace une époque géorgienne paillarde, crue, violente et très bien documentée qui tranche avec la solennité un peu compassée de la période Régence. Elle sait trouver les processus d’écriture qui font que le roman prend de la profondeur : comme dans tous ces romans, un conte sert de fil rouge. Il s’agit ici du conte du Prince Léopard, bien sûr. Un conte étrange et troublant qui se mélange à la vie des héros.
Enfin, elle campe deux héros totalement et absolument réussis.
Evidemment leur rencontre et leurs amours sont impossibles. Bien sûr, une aristocrate propriétaire de terre ne pourrait jamais, avec l’approbation de sa famille, aimer un fils de garde chasse, intendant du domaine. Mais cela n’a aucune importance. Heureusement que Harry est inférieur socialement à sa dame! Cela donne aux personnages et à la tension existant entre eux une autre dimension. Qu’il est bon de lire la complexité des rapports humains qui font que celui qui est inférieur socialement rétablit magistralement l’égalité en amour !

Harry est un homme fermé, dur et conscient de ce qu’il est et ne sera jamais mais il est balayé par « sa dame » (il l’appelle ainsi durant tout le roman). Georgina est une héroïne attachante et passionnante. Elle a hérité d’un domaine qui lui a permis d’échapper au sort de ses compagnes : le mariage. A vingt-huit ans, elle comprend en faisant connaissance de Harry que le mariage peut avoir des côtés sympathiques. Elle va se laisser aller à ses désirs avec toute la timidité mais aussi l’indépendance qu’elle a gagnée.

Les scènes sont sensuelles et audacieuses. Il y a chez Elizabeth Hoyt une claire volonté d’ouvrir les portes et de secouer les tapis de la vieille romance historique : fi de la virginité protégée jusqu’au mariage et des héroïnes séduites et timides ! Elle réinvente la vieille astuce du bébé qui naît par accident, du méchant qui veut nuire à tout le monde… L’histoire est enfin sombre, étonnamment triste. Mais, le style de l’auteur , sans pathos, presque froid parfois fait admirablement passer ses moments durs et on retient surtout la dureté de la vie dans cette campagne du nord de l’Angleterre où il pleut tant que le grain pourrit sur pied.

On croise aux détours de pages les deux héros des autres livres de cette auteur qui ira loin, sans aucun doute ! Elle montre à quel point tout n’a pas été encore écrit et combien la romance peut être à la fois joyeuse et passionnée, sans facilité ni vulgarité.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Warner Forever
Langue : anglais
Sortie : 3 mai 2007
Prix ; 5,02 €