The serpent prince – Avis +

Résumé de l’éditeur

WHEN THE DEVIL MEETS AN ANGEL
Country bred Lucy Craddock-Hayes is content with her quiet life. Until the day she trips over an unconscious man—a naked unconscious an—and loses her innocence forever.

HE CAN TAKE HER TO HEAVEN
Viscount Simon Iddesleigh was nearly beaten to death by his enemies. Now he’s hell-bent on vengeance. But as Lucy nurses him back to health, her honesty startles his jaded sensibilities—even as it ignites a desire that threatens to consume them both.

OR TO HELL
Charmed by Simon’s sly wit, urbane manners, and even his red-heeled shoes, Lucy falls hard and fast for him. Yet as his honor keeps him from ravishing her, his revenge sends his attackers to her door. As Simon wages war on his foes, Lucy wages her own war for his soul using the only weapon she has—her love…

Avis de Callixta

Elizabeth Hoyt est un grand auteur ! Qu’on se le dise ! The serpent Prince est l’un des meilleurs livres que j’ai lus depuis longtemps. Tout simplement.

Pourtant Elizabeth Hoyt est un jeune auteur. Elle n’a pour le moment que trois romans à son actif mais il y a un niveau d’achèvement et de maîtrise qui permet de la rapprocher d’ores et déjà des plus grandes.

Ce qui fait la qualité de ce livre est avant tout le talent indéniable de conteuse d’Elizabeth Hoyt. Elle dépeint l’époque géorgienne britannique en quelques traits vifs et saisissants, sans en faire trop. Pourtant, nous voilà dépaysés de façon certaine entre hommes coiffés de perruque et tavernes malfamées. Cette période plus libre, plus sauvage et plus étrange que la Régence convient parfaitement aux personnages d’Elizabeth Hoyt et à son style d’écriture. Celui-ci est limpide mais elle sait aussi parsemer quelques petites phrases ou comparaisons très imagées tout à fait réjouissantes.

L’autre élément qui rend ce livre brillant est le couple de héros aussi délicieux et imparfaits l’un que l’autre, tellement classiques et pourtant originaux. Simon, vicomte Iddleleigh, est une profonde réussite du genre qui pourrait rejoindre les plus grands. C’est un être complexe et tourmenté, imparfait, fragile et fort à la fois. Elizabeth Hoyt réussit parfaitement à dépeindre la complexité de cet homme, son ambiguïté, ce mélange qui le constitue.

Il faut oser mettre en scène un héros élégant et poudré, qui porte des chaussures à talons rouges et qui est aussi un jardinier amateur ; ou encore le décrire couvert de boue, de sang et de sueur après un duel, lui qui est aussi un fin bretteur. Il faut oser mettre en scène un héros qui fait l’amour en répétant à sa femme qu’il est désolé et le faire pleurer sans pour autant qu’il perde une once de virilité. On est loin des clichés et du mâle alpha.

Lucy, l’héroïne est aussi déconcertante en jeune femme de la campagne, intelligente et pleine de bon sens, loin des jeunes oies blanches dont on nous abreuve le plus souvent. Elle est profonde, intelligente mais elle commet des erreurs, montre ses limites. Ces deux héros si complexes et si humains contribuent largement à donner à l’histoire un profond intérêt. Leur découverte mutuelle a exactement les mêmes caractéristiques. C’est à la fois évident mais aussi compliqué.

Et puis comme un récit n’est rien sans une vraie intrigue, il faut parler du talent d’Elizabeth Hoyt pour reprendre le très classique thème de la vengeance. Le frère de Simon a été tué alors que lui-même se trouvait en Italie menant une vie oisive et inutile. Simon ne s’est jamais pardonné son absence et de ne pas avoir su protéger son frère et sa famille. Il poursuit depuis une vengeance contre les responsables et les tuent méthodiquement en duel. Il fait de cette quête une sorte de marche vers l’enfer d’un homme qui n’est pas fait pour ça mais qui ne sait comment échapper à son sort. Il est honorable et brisé. Aucune paix n’est possible pour lui sans cette vengeance mais chaque mort supplémentaire le dégrade un peu plus et le plonge dans la douleur.

Lucy va se trouver mêlée à ce drame personnel par la force des choses : on ne peut aimer un homme et vivre avec lui sans épouser aussi ses dettes. Simon a pourtant le brève illusion que le bonheur sera possible malgré cela et il va séduire et initier à l’amour Lucy. Elizabeth Hoyt à cette occasion nous livre une autre facette de son grand talent en épiçant son roman de scènes sensuelles plutôt chaudes, pleines d’imagination et de suggestion.

Il ne reste plus qu’à évoquer le personnage du prince serpent qui donne son nom au roman et qui est un conte qui sert de fil rouge au roman. Une nouvelle très bonne idée car rapidement ce prince serpent qui se sacrifie constamment évoque irrésistiblement Simon.

Il ne manque rien pour que ce livre soit réussi. Même le style et le ton sont innovateurs. Ce roman se lit d’une traite et arrive à provoquer à la fois sourire, réflexion et émotion. Un grand moment. Qu’Elizabeth Hoyt continue dans cette veine ! Je vais me plonger, pour ma part, dans ses précédents romans qui évoquent des amis de Simon.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Forever
Sortie : 1 septembre 2007
Langue : anglais
Prix : 5,15 €