Tristan – Avis +

Présentation de l’éditeur

Face à moi, le paysage est long et bleu. Sur l’île, je ne connais personne, personne ne m’attend. La page est blanche. Tout est possible. Non. Tout semble possible. Mais, ça, je ne l’ai su qu’après. »
Après sept jours de traversée en plein Atlantique Sud, à bord d’un langoustier assurant la liaison avec la ville du Cap, Ida débarque sur l’île de Tristan. Au fil de ses déambulations dans le village accroché aux pentes d’un volcan, elle découvre son nouvel univers : le vert des collines, les allées courant entre les jolies maisons, les vaches sur les parcelles et les habitants occupés au port, au magasin ou à la conserverie. Dans cette petite communauté, avec pour seules limites le ciel immense et l’océan, ses repères chavirent peu à peu dans une lente dilatation du temps.
Suite au naufrage d’un cargo, l’activité devient soudain frénétique. Quand un soir, à l’Albatross bar, Ida accepte de partir sur les lieux du sinistre, elle ne sait pas que sa vie va basculer. Le sauvetage des oiseaux mazoutés remplit les journées de l’équipe qu’elle constitue avec les trois hommes qu’elle a suivis sur cet îlot désert. Une nuit, l’un d’entre eux la raccompagne dans sa cabane. L’éblouissement amoureux surgit alors. Pendant quinze jours hors du monde – la mer est mauvaise, aucune embarcation ne peut accoster pour venir les chercher –, la valse des corps et des sentiments sera leur unique horizon.
Au rythme de la houle et du vent, Clarence Boulay excelle à donner chair à une vertigineuse sensation de dessaisissement. Son roman largue les amarres, et bouscule toutes les certitudes.

Avis Marielle

Ida, la narratrice, part toute seule sur l’île de Tristan da Cunha, au large de l’Afrique du Sud, son compagnon Léon n’ayant pu embarquer avec elle. Elle se retrouve seule donc au milieu d’une petite communauté dont l’isolement et l’insularité lui donnent un caractère très particulier, difficile à appréhender pour un étranger.
L’accueil qui lui est réservé est cependant amical. Les personnages rencontrés sont présentés de façon factuelle, sans beaucoup de descriptions ni d’analyse. Même Saul, un homme dont elle s’éprend, est à peine esquissé. On comprend que son coup de cœur tient de la force rassurante qu’il dégage et de sa compréhension instinctive du monde.

En revanche, les paysages sont bien dépeints, avec beaucoup de détails sur les pierres, les plantes et les animaux qui peuplent l’île et la mer qui l’entoure. Clarence Boulay connait bien cette île car elle y a séjourné huit mois en 2011, qui l’ont fortement inspirée dans son écriture

Le récit laisse la place à l’imagination du lecteur. Il est avant tout une œuvre de sensations et de sensualité poétique.
Ce premier roman de cette jeune autrice (34 ans) a une belle qualité d’écriture et sait faire voyager le lecteur.

Récompenses

Prix du roman Version Femina 2018

Prix du Jeune romancier du Touquet 2018 (prix du Jury ex-aequo avec Oom-Louis Teboul)

Prix de la Ville de Vannes 2018