Trois jours à Jérusalem – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

La Bible raconte que Jésus a fait à l’âge de douze ans une fugue à Jérusalem – une fugue dont, étrangement, on ne sait rien, mais qui a sans nul doute eu une importance capitale. Car ces trois jours changèrent à jamais la vie du jeune garçon…

Qu’a-t-il pu se passer à Jérusalem – quelles rencontres ? quels événements ? – pour que le petit villageois que l’on connaissait angoissé, fragile et révolté par la misère et l’injustice, devienne en si peu de temps ce jeune homme calme et résolu, au regard plein d’ardeur et au cœur si doux, qui allait transmettre à l’humanité un message d’espoir ?

Deux mille ans plus tard, s’appuyant sur des textes d’un grand maître spirituel juif, Hillel l’Ancien, Stéphane Arfi raconte cette fugue qui fit découvrir à Jésus que le vrai secret du bonheur n’était pas l’amour, contrairement à ce qu’on lui avait toujours dit – mais un autre mot, une autre valeur, autrement plus subtile : la bonté, « hèsèd ». Une valeur que Jésus n’a eu de cesse de transmettre sa vie durant, mais qui n’est pas ce que l’on a retenu de son enseignement.

Car son message a été tronqué au fil des siècles, tant il risquait de renverser l’ordre du monde, donc le pouvoir des dominants…
Voici l’histoire d’un épisode méconnu de la vie de Jésus, et celle de ce mot, qui résout la plus grande énigme humaine : comment être vraiment heureux ?

Avis de Olivier

Est-ce un roman historique, un conte initiatique ou une fable philosophique ? Sans doute un mélange des trois, mâtiné de débats talmudiques. Une écriture très poétique qui nous offre avec douceur une lecture fine des méandres de nos pensées et de nos émotions. JCLattès nous propose une mise en pages soignée, qui fait de ce livre un vrai bain esthétique.

Un voyage initiatique, assez classique, mais finement conté : un jeune garçon rencontre pauvres et riches, violents et sages, et aussi une nature mystique et parlante. Il écoute, il observe, il découvre que certaines de ses paroles donnent courage et vie. Et puis un sage lui transmet son grand secret, un secret qu’il devra chérir et laisser mûrir avant de pouvoir le transmettre à son tour.

Deux questions millénaires courent à travers l’ouvrage : la recherche du bonheur et la colère contre les injustices dans ce monde. Chacun des personnages tente, à sa manière, de concilier les deux. En arrière-plan, tous s’interrogent sur la présence de Dieu et sur son action dans notre monde. Si la position de l’auteur transparaît nettement, les autres approches manquent souvent de consistance.

Stéphane Arfi a fait choix de nous transporter à Jérusalem, en l’an 10 de notre ère. Il a le bon goût de transcrire les prénoms à la façon hébraïque, plutôt que gréco-française. Toutefois, j’avoue que j’ai ressentie, trop souvent une dissonance entre ce cadre emprunté au Nouveau Testament et une approche très (trop) contemporaine du mal et du bonheur, qui passent sous silence les thématiques centrales des écrits bibliques.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 288
Editeur : JC Lattès
Collection : Littérature française
Sortie : 31 octobre 2018
Prix : 18,50 €