Présentation officielle
Valencia, Espagne. Ana se bat avec le tournage de son premier film. Elle est au bord du gouffre : le tournage se passe mal, les travaux de l’appartement qu’elle vient d’acheter n’en finissent plus, son mec refuse de venir l’aider. Pour couronner le tout, la mère d’Ana débarque avec sa valise de non-dits, et les conflits que ça engendre avec sa fille. Mais Ana a une particularité : elle est épileptique. Avec tout ce que ça comporte d’interdits. Eviter le stress : un tournage à l’étranger avec deux balles en poche, un chantier espagnol, c’est 100% stress. Ne pas boire : à chaque coin de rue il y a une terrasse, 100% impossible de résister à une bière. Un homme qui l’insécurise, une mère névrosée qui ne veut jamais parler avec elle de sa maladie : c’est 100% émotions dévastatrices…Un challenge un peu rude pour Ana, qui tente tant bien que mal de s’en tirer. Un seul exutoire pour Ana : Ecouter du Boléro. Ce qu’elle fait précisément le soir où tout va basculer dans sa vie…
Avis de Marielle
Le Trouble dont il s’agit est celui de l’épilepsie.
Cette mère, effrayée par le mal qui guette sa fille, veille sans cesse sur elle, sans jamais aborder le sujet qui l’inquiète. Ce silence est aussi un objet de stress pour Ana.
Heureusement, la vie réserve de belles surprises qu’on vous laisse découvrir.
Ce long-métrage tient à la fois du documentaire sur l’épilepsie et de l’autofiction. Le film s’ouvre sur une réunion de neurologues qui parlent de ce trouble multiforme (convulsions, absences), et en expliquent les origines. Il est ainsi entrecoupé des interventions de ces spécialistes. La forme de ce film rappelle Mon oncle d’Amérique d’Alain Resnais dans lequel le biologiste Henri Laborit analyse régulièrement les comportements humains.
Catherine Diran a voulu parler haut et fort de ce trouble qui touche un grand nombre (400.000 à 500.000 personnes en France), et est rarement évoqué.
Longtemps ce mal, dont les crises peuvent être spectaculaires, véhiculait une image extrêmement négative, voire diabolique.
Le montrer est nécessaire pour le dédramatiser.
Elle évoque aussi la relation avec sa mère, les difficultés de communication, avec cependant une grande tendresse et des liens affectifs très forts.
Il faut mentionner le jeu des acteurs. Catherine Diran joue le rôle d’Ana avec d’autant plus de naturel et de vraisemblance qu’elle connait bien le trouble épileptique avec lequel elle vit depuis ses jeunes années. Evelyne Grandjean est excellente dans le rôle de la mère, qu’elle incarne avec beaucoup de sensibilité. Le choix de Lionel Tua est aussi très pertinent.
Un souffle d’optimisme traverse le film qui n’est pas destiné qu’aux seules personnes directement concernées par l’épilepsie. Catherine Diran réussit à traiter un sujet grave avec pudeur et légèreté.
Fiche technique
Sortie : 4 mars 2020
Durée : 75 minutes
Avec Catherine Diran, Evelyne Granjean, Lionel Tua
Genre : drame
Tous les jours, sauf le mardi, à 13H, au cinéma Saint-André-des-Arts – 12, rue Gît-le-Cœur, Salle 3 – 75006 Paris