Troubles intentions – Avis +

Présentation de l’éditeur

Au coeur du sordide quartier de Saint-Giles, Tempérance se bat pour la survie de son orphelinat. Les caisses sont vides et ses petits protégés menacés d’expulsion. C’est alors que l’énigmatique lord Caire lui propose un échange de bons procédés. Il est sur la piste d’un tueur.

Si elle accepte d’être son guide dans les bas-fonds de la ville, il l’introduira dans la haute société où gravitent de riches donateurs. La jeune femme va ainsi passer de la misère la plus noire aux riches salons londoniens, en compagnie de cet homme dévoré par d’indicibles secrets, qui, au fil des jours, éveille en elle une passion interdite…

Avis d’Elaura

Premier tome plus que réussi pour cette nouvelle série d’Elizabeth Hoyt. L’auteur au style inimitable, nous plonge encore une fois dans un Londres réaliste et en même temps teinté de mystères. De plus, les romances historiques se situant au 18e siècle sont assez rares alors ne boudons pas notre plaisir.

L’intrigue de ce premier opus tourne principalement autour de la relation entre Temperance et Lord Caire. La première est une veuve pure et pieuse qui travaille dur pour maintenir à flot l’orphelinat familial, dans un Saint-Giles dépravé où la pauvreté de la caste ouvrière londonienne atteint son apogée.

Le second est un homme sombre à la triste réputation et aux pratiques sexuelles douteuses qui cherche à mettre la main sur un tueur particulièrement violent.

Pour sauver l’orphelinat de la faillite, Temperance acceptera d’aider Lord Caire dans sa quête de justice. Pourtant, cette alliance étrange et calculée laissera place à une passion dévastatrice, mettant en exergue les démons et les secrets cachés de chacun.

Elizabeth Hoyt a le talent de mettre en scène des personnages masculins forts et surtout à la psychologie ambigüe. Rien n’est totalement blanc ou noir avec cette romancière et c’est justement ce qui nous fascine. Lord Caire est un homme trouble et torturé à souhait mais qui est loin d’être insensible.

Temperance quant à elle, bien qu’elle donne l’apparence d’une femme pieuse et respectable, brûle d’un désir qui n’a jamais été assouvi. Tous deux devront faire preuve de patience et de compréhension pour laisser libre cour à leur amour.

Nous faisons également la connaissance d’autres personnages qui auront leur propre histoire dans les tomes suivants, comme Silence, la sœur de Temperance ou Lady Haro, héroïne du deuxième tome.

Une romance intense et captivante, ponctuée de scènes sensuelles où la tension entre les deux protagonistes est au zénith. Une intrigue bien menée nimbée de fantastique avec l’apparition d’un mystérieux fantôme de St Giles, justicier vengeur qui apparaît la nuit.

Tous les ingrédients pour faire de cette nouvelle saga une réussite sont semés. Ne faites pas la bêtise de passer à côté…

Avis de Valérie

Cette nouvelle série s’attache au quartier de Saint-Giles à Londres qui fut longtemps l’un des plus dangereux de la capitale anglaise. On a dit de ce lieu qu’il était « le pire en terme de condition de vie, le niveau le plus bas que l’être humain pouvait atteindre »[[The Rookeries embodied the worst living conditions in all of London’s history; this was the lowest point which human beings could reach]]. Une nombreuse immigration irlandaise s’y était installée, dans le plus grand dénuement.

Temperance Dews est une jeune veuve qui s’occupe avec son frère Winter Makepeace d’un orphelinat situé dans ce coin de Londres où les enfants abandonnés sont légion. D’ailleurs ils en récupèrent souvent auprès de maquerelles qui les réservent à la prostitution ayant alors le sentiment de les sauver d’un destin pire que la mort.

Ce réalisme est tempéré par une famille puritaine dont les idées de la religion sont surprenante et se rapproche de la contrition permanente plutôt que de exercice de la piété. Cette partie est peut-être moins réussie que les habituelles productions de Elizabeth Hoyt, car leurs sentiments manquent souvent de la chaleur que l’on associe aux personnes œuvrant pour leurs prochains.

Mais comme c’est souvent le cas, l’auteur réussit parfaitement ses personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires. Notre héroïne est torturée par sa sensualité qu’elle a toujours réprimée. C’est une jeune femme belle et sensible, mais son sentiment d’être la plus grande pécheresse qui soit la perturbe au plus haut point.

Lord Caire est un homme torturé comme on en a peu vu dans le genre. Il ne supporte aucun contact physique et a des mœurs particulières qui le différencient des autres ‘débauchés’. Attiré rapidement par la jeune veuve qu’il suppose bien plus sensuelle qu’elle le montre, il va l’entraîner dans une chasse à l’homme très dangereuse.

Leur union est un feu d’artifice d’émotion et de sensualité. Et si l’on n’est pas très à l’aise avec les manies puritaines de la famille Makepeace (faisant plus penser plus à de la superstition), le lecteur est happé par les étincelles que les deux amants produisent.

Elizabeth Hoyt a peut-être un peu faibli en qualité de construction de son livre, mais cela ne gène en rien le plaisir pris à la lecture. Le prochain tome nous permettra de mieux comprendre sa baisse de forme, mais surtout de suivre les aventures des personnages rencontrés ici avec notamment des indices sur l’identité du fantôme de Saint-Giles, un justicier masqué !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 342
Editeur : J’ai lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 7 mars 2012
Prix : 6,60 €