Un bébé dans un couffin… – Avis +

Présentation de l’éditeur

Tout a commencé par un bébé déposé dans un couffin devant la porte de Tyler… C’est par ce biais, et le scandale qui a suivi, qu’Annie a découvert la trahison du garçon qu’elle aimait follement et qui prétendait l’aimer : il la trompait, et venait d’être père. Amère surprise, séparation immédiate – Annie a préféré ne plus jamais revoir Tyler.

Mais, des années plus tard, alors qu’elle ouvre le journal du matin, Annie croit revivre le choc de ses vingt ans : la une annonce le retour de Tyler dans leur ville natale ! Devenu un sportif célèbre, il s’est blessé et doit prendre une pause. Mais pourquoi ici ? A Serenity ? Et accompagné de l’enfant de la trahison, de surcroît ! Folle de rage, Annie sent chacune de ses blessures se raviver. D’avance, elle décide de tout faire, tout, pour éviter Tyler…

Avis de Marnie

Comme ce bébé sur la quatrième de couverture est adorable ! Et ce titre… bien évidemment, me direz-vous, nous allons parler de ce délicieux petit être ! Sauf qu’il n’y a pas de bébé dans l’intrigue. Désolé, visiblement le lecteur sera la victime de l’imagination délirante d’un directeur de collection qui a dû prendre quelques amphétamines… Les seuls enfants dont il est question seront entraperçus deux fois dans l’histoire, ont au minimum trois ans et sont de véritables petites terreurs.

Sherryl Woods n’est pas un auteur « rose bonbon », c’est souvent la première à écrire qu’élever un petit garçon ou une petite fille est fatiguant, énervant… et usant ! C’est ce qu’avouent bien volontiers nos Sweet magnolias, quatre ans après la parution de la première trilogie en 2007. Si une quatrième jeune femme s’était liée à ce trio depuis, voici qu’en 2010, l’auteur reprend sa plume pour se lancer dans une autre trilogie, dont le personnage central pour ce premier récit (soit donc le cinquième volume de la série) est Annie, la fille aînée de notre seconde Sweet magnolia, Dana Sue.

Annie est loin d’être une inconnue pour nous, lecteurs. Il est donc conseillé de lire les quatre livres précédents qui ont une vraie importance pour le déroulement de la présente intrigue. L’adolescente, traumatisée par le départ de son père, chassé violemment de chez lui devant la ville entière par sa mère ivre de rage et de douleur, était tombée peu à peu dans l’anorexie, mettant gravement sa vie en danger. Cet aspect de l’histoire constituait même un des meilleurs passages du roman, tant les souffrances, le déni, la panique et la culpabilité des uns et des autres étaient très bien décrits. Sherryl Woods faisait preuve de lucidité et de réalisme.

C’est exactement ce qu’elle continue de faire ici. Annie est et sera toute sa vie sous une surveillance constante. A tout moment, même si elle se révèle forte, l’adolescente qui est devenue une jeune femme de 23 ans, a et aura toujours du mal à affronter les péripéties ou pire les drames de l’existence. C’est pourquoi le retour de Tyler dans sa ville natale va inquiéter toute la ville.

Ty était apparu dès le premier opus en adolescent rebelle, enfant prodigue du football américain, destiné à une carrière d’athlète. Pris dans les affres du divorce de son père et de sa mère, Maddie, il avais acquis une certaine maturité comme aussi une vraie stabilité, notamment lorsqu’il avait pratiquement sauvé la vie d’Annie, sa meilleure amie… mais aussi l’adolescente qui commençait déjà à l’attirer.

Nous avions laissé nos deux jeunes gens, prêts, pour Tyler à commencer une carrière nationale et pour Annie, à s’inscrire bientôt pour l’université. Mais quelques années plus tard, il s’avère que le couple s’est séparé avec fracas lorsque les journaux ont révélé la sordide bataille juridique autour d’un bébé, le fils de notre héros. Trois ans se sont passées, à la suite d’une blessure, et surtout ouvertement pour tenter de reconquérir Annie, revenue chez elle, Tyler retourne passer sa convalescence à Serenity.

Si vous appréciez les héros forts et infaillibles, peut-être serez-vous agacés par nos deux héros. Amateurs de romances roses, tournez les talons ! Le plaisir en fait ici, c’est qu’il n’est pas si courant de mettre en scène des héros qui font de vraies erreurs sans qu’ils soient excusés d’une façon ou d’une autre, mais qui sont profondément attachants. Or, la seconde chance est le thème préféré de Sherryl Woods.

Déjà, pour Dana Sue, l’auteur avait utilisé le thème de l’infidélité. Son époux l’avait trompée sans même qu’il puisse comprendre la raison de son comportement. Ici, Tyler est seulement un adolescent lâché dans le monde de la célébrité et qui perd joyeusement la tête. Rien de compliqué, tout est limpide. Mais, toute la ville de Serenity ne le lui fera pas oublier.

Quel plaisir de retrouver ces belles du sud et leur existence, ces personnages secondaires prenant une telle place que l’on peut sans se tromper qualifier cette romance de chronique. Nous avons l’impression de revoir des amies, avec leurs célèbres soirées tequilas… mais aussi nous suivons leur vie quotidienne, pas spécialement pavée de roses. Ce qui a changé, ce sont les relations devenues tendues entre Dana Sue et Maddy, les deux mères de nos héros, qui ont du mal à faire la part des choses.

Si elles sont tout de même aussi proches, c’est aussi parce qu’elles ont toutes les trois des problèmes conflictuels plus ou moins larvés avec leur mère. A la suite d’un concours de circonstances, Helen va devoir se rapprocher de la sienne. Serenity… une ville idyllique qui se transforme souvent en cauchemar, un des thèmes propres à cet auteur. Les rumeurs, les avis et opinions qu’on ne demande pas… Sherryl Woods écrit avec passion et un enthousiasme qui ne faiblit pas.

La seconde histoire qui sera publiée dans la collection Prélud, au mois de février, met en scène Sarah, dont les déboires sont largement exposés dans ce premier récit !

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 janvier 2011
Prix : 5,50 €