Un palace en enfer – Avis +

Présentation de l’éditeur

Sexy et grande gueule, Rosie Maldonne est une jeune mère de trois enfants qui a pour seules ressources les versements du RSA. Elle vit dans une vieille caravane, posée sur un terrain vague à quelques encablures de Cannes. Alors qu’elle se démène sans cesse pour trouver de l’argent, mettant en pratique son système D habituel, le destin finit par frapper à sa porte : un gros paquet de fric lui tombe dessus sans prévenir !

Dès lors, les ennuis commencent et les questions affluent : Qui est ce flic trop mignon qu’elle croise partout ? Pourquoi sa meilleure amie a-t-elle disparu avec son bébé ? Est-ce vraiment la mafia russe qui la pourchasse ? Cet argent tombé du ciel lui ouvrira-t-il les portes d’un palace, ou celles d’un enfer ? Première enquête de Rosie Maldonne, Un palace en enfer est un roman policier qui allie suspense et humour.

Avis de Valérie

Rosie Maldonne a tout du cliché ambulant… Contrairement à ce que le lecteur lambda qui ne ferait pas attention pourrait croire, son originalité forcenée n’est pas le fruit d’une incapacité sociale, mais la manifestation de son moi profond, le résultat de son éducation ou de son absence.

Si cela ne vous rassure pas, ça n’a aucune importance car Rosie avance, ne se laisse jamais abattre et fait fi de l’avis que l’on peut avoir d’elle. D’un autre côté, ce n’est pas comme si elle avait le choix. Mère célibataire de deux petites filles plus une recueillie, elle est airemiste et vit dans une caravane installée à la sauvage près d’un bâtiment désaffecté. Dans le paysage, il y a également Pastis, le chat, qui situe l’action dans le Sud, près de Cannes.

Chaque jour est un combat, qu’elle mène avec hargne mais une volonté qui force le respect de ceux qui ont connu une situation similaire. Les autres, et bien les ‘croquants’ seront toujours là pour se moquer des ‘sans-dents’, comme il y aura toujours des joailliers sachant reconnaître un diamant brut lorsqu’ils le trouvent !

La lecture de cette enquête est rendue fluide par le style de l’auteur qui s’attache de près aux talons hauts de Rosie dite Cricri. Les réparties de la jeune femme sont poétiquement fleuries, à la manière féminisée d’un Audiard, Brassens ou Dard. Mais il n’y a pas de course au bon mot, la sensibilité de l’auteur nous permet une belle empathie avec une héroïne attachante et qui mérite sa chance.

C’est une belle âme et ses aventures sont à la fois rigolotes, musclées, et dangereuses. Si vous avez quelques références, peut-être que vous ne pourrez pas vous empêcher de penser à Fantasia chez les Ploucs, Mavis Seidlitz [[un personnage féminin créé par Carter Brown]], mais Alice Quinn a sa propre couleur. Sa narration est personnelle comme ses personnages sont originaux.

Il y a un véritable plaisir jubilatoire à regarder se dérouler une trame incroyable sur une base crédible dans un environnement français. Car malgré ses particularités, Rosie (dite Cricri) ressemble à la mère de famille de plus en plus nombreuse qui survit du RMI, tape un scandale lorsqu’elle se sent flouée, travaille de temps en temps au black mais a un coeur aussi grand que sa gueule !

Un plaisir profond de lecture, qui en ce début d’année troublée nous fait un bien fou ! Vive Rosie, Rosie au pouvoir, Rosie présidente… et merci à sa génitrice Alice Quinn !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 381
Editeur : Michel Lafon
Sortie : 15 janvier 2015
Prix : 16,95 €