Une coupable trop parfaite – Avis +

Présentation de l’éditeur

Une femme au charme sulfureux et au passé douteux, accusée d’avoir assassiné son richissime mari. Même pour un as du droit pénal comme Jaywalker, le cas Samara Tannenbaum est l’exemple même du cas indéfendable. Celle que les médias surnomment  » la croqueuse de diamants  » n’a-t-elle pas tout de la coupable idéale ? Les preuves qui la désignent comme accusée sont en effet accablantes. Pis : Jaywalker ne peut s’empêcher d’éprouver à son égard une trouble fascination. Et, alors qu’il est sur le point d’être suspendu du barreau, ce procès quasi perdu d’avance risque de ternir un peu plus sa réputation.

Mais c’est mal connaître Jaywalker que de le croire capable de renoncer. Car il n’a plus qu’une obsession à présent : compter Samara au nombre de ses clients acquittés. et de ses conquêtes. Même s’il doit pour cela mettre en jeu sa carrière, en essayant d’ignorer qu’elle est peut-être la vraie coupable.

Avis de Na Dia

Quelle belle découverte que ce livre !

Nous débarquons dans la vie de Harrison J.Walker ou Jaywalker comme il préfère qu’on l’appelle. Avocat pénal, il voit un jour arriver dans son cabinet une jeune femme, Samara Tannenbaum, belle, jeune et riche, qui est accusée d’avoir tué son mari. Cette jeune femme, il l’a déjà rencontrée 6 ans plus tôt lorsqu’elle avait été arrêtée pour conduite en état d’ivresse. Et voilà que maintenant elle est accusée d’avoir tué son richissime mari, et tout les éléments de l’enquête sont contre elle. Dure affaire pour Jaywalker, surtout que celle-ci est sa dernière avant une suspendu du barreau pour 3 ans. Il ne peut décemment pas partir sur un échec.

L’auteur réussit son pari de nous faire douter autant que le héros. Tout au long de notre lecture, nous prenons part aux découvertes que fait Jaywalker sur Samara alors que celle-ci ne cesse de crier son innocence malgré les preuves qui l’accablent, alors que son passé trouble n’aide pas son avocat.

Jaywalker est personnage brillant. Avocat tiraillé entre la mélancolie dans laquelle il vit depuis des années et l’envie de sortir la tête de l’eau. Mais l’attirance qu’il éprouve pour sa cliente l’empêche t-il de voir la vérité ? Nous attendons la fin avec impatience (et nous ne sommes pas déçus une seconde) bien que triste de quitter cet héros mélancolique auquel nous sommes attachés.

Bref, nous avons affaire ici au premier roman de Joseph Teller et c’est une réussite ! Un thriller bien ficelé et riche en rebondissements comme ont aimerait en lire plus souvent !
Un auteur à suivre et un livre à lire à tout prix !

Avis de Marnie

Dans chaque parution de la collection Best-Sellers, il y a toujours « le » roman où il n’existe pas l’ombre d’une histoire sentimentale… qui se détache donc de ce qui semble être la marque de fabrique des éditions Harlequin. Il est agréable de constater que la branche française suive ainsi la ligne éditorialiste très ouverte de la collection Mira aux États-Unis. Et bien, voici le roman qui n’a rien de sentimental et pour ce mois de mai, le choix est une réussite totale : passionnant, plein d’un humour jubilatoire, original, et franchement brillant !

Illustre inconnu en France, Joseph Teller possède de nombreux points communs avec son héros, Harrison J. Walker, surnommé par tous “Jaywalker” : trois ans comme policier sous couverture dans la brigade des stupéfiants, puis avocat de la défense pénaliste à New York, lui pendant 35 ans, et son héros durant 20 ans. Une coupable trop parfaite est son premier roman édité en 2008 dans la collection Mira, intitulé en version originale The tenth case, qui constitue en fait un titre génial. Le dixième cas, est considéré dans les statistiques par les avocats comme celui que l’on ne peut que perdre tant il est indéfendable…

Amateurs de films de procès aussi emblématiques que Autopsie d’un meurtre de Preminger, ou Douze hommes en colère de Lumet ou de séries de David Kelley, de La Loi de Los Angeles, Practice, Ally McBeal, et surtout du ton employé dans le meilleur des meilleurs, Boston Justice, vous allez ici découvrir une histoire que vous ne pourrez qu’adorer. Le récit bien que raconté avec l’impersonnelle troisième personne est totalement centré sur les pensées du héros Jaywalker, l’auteur ne racontera jamais une scène qui se déroule sans lui. Vous suivrez comme si vous y étiez, toutes les méandres de la loi américaine, racontées et surtout expliquées de manière limpide et jouissive, du choix des jurés, jusqu’aux fameuses « Objection, votre Honneur ! » placées avec soin de façon à ce que cela ne soit pas préjudiciable pour la suite… C’est du grand art, brillant, concocté par un avocat expérimenté qui connaît les astuces sur le bout des doigts.

Jaywalker est un avocat border line de cinquante ans. A son actif, 90% de réussite, taux que personne n’atteint. Toutes les ficelles de la loi, il les connaît, et il emploie les moyens les plus extrêmes pour obtenir l’acquittement de ses clients, malheureusement, il marche si souvent sur la ligne, qu’un jour, elle est franchie. Quand commence l’histoire, la sanction tombe… une suspension de trois ans avec autorisation de gérer un dernier cas. C’est ainsi que nous allons suivre le procès de Samara Tannenbaum, jeune croqueuse de diamants de 26 ans, accusée d’avoir tué son vieux multimilliardaire de mari. Même si personne ne l’a prise en flagrant délit, d’évidentes preuves indirectes la désignent « sans l’ombre d’un doute » comme la parfaite coupable. Mais d’une part, Jaywalker n’est pas convaincu de la culpabilité de Samara et d’autre part… il ne veut pas terminer sa carrière sur « un dixième cas » car il n’aime pas perdre !

Ce qui est appréciable, c’est que Joseph Teller ne se laisse pas aller à la facilité en créant de méchants adversaires. Pour cette « law court novel » (suspense de court d’assises) nous ne pouvons qu’apprécier le fairplay, l’intelligence du fort sympathique procureur ainsi que la présence d’un juge neutre et concerné. Il n’y a pas de personnage féminin hormis Samara qui ne sera perçue qu’à travers les yeux compréhensifs de Jaywalker, mais aussi une sorte de fantôme, celui de l’épouse du héros décédée plusieurs années auparavant. Sous le ton cynique, désabusé, enthousiaste, passionné et féroce de Jaywalker se dégage par petites touches pleines de souffrance et de solitude, un homme nuancé, qui n’existe plus que par son métier puisqu’il a tout perdu…

Une passionnante plongée dans l’univers du droit pénal américain, ses coups de théâtre, ses dérapages, ses subtilités, rien ne vous sera épargné, à la manière d’un John Grisham assez déjanté. En mars 2009, Bronx Justice, une autre aventure de Jaywalker est parue dans la collection Mira, aux États-Unis. Et comme Joseph Teller semble ne rien faire comme tout le monde, c’est un des premiers cas défendu par notre héros qui nous est raconté. Nous attendons la traduction avec impatience !

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Best Sellers
Sortie : 1 mai 2009
Prix : 6,80 €