Une femme en contre-jour – Avis +

Présentation de l’éditeur

« Raconter Vivian Maier, c’est raconter la vie d’une invisible, d’une effacée. Une nurse, une bonne d’enfants.

Une photographe de génie qui n’a pas vu la plupart de ses propres photos.

Une Américaine d’origine française, arpenteuse inlassable des rues de New York et de Chicago, nostalgique de ses années d’enfance heureuse dans la verte vallée des Hautes-Alpes où elle a rêvé de s’ancrer et de trouver une famille.

Son œuvre, pleine d’humanité et d’attention envers les démunis, les perdants du rêve américain, a été retrouvée par hasard – une histoire digne des meilleurs romans – dans des cartons oubliés au fond d’un garde-meuble de la banlieue de Chicago.

Vivian Maier venait alors de décéder, à quatre-vingt-trois ans, dans le plus grand anonymat. Elle n’aura pas connu la célébrité, ni l’engouement planétaire qui accompagne aujourd’hui son travail d’artiste.

Une vie de solitude, de pauvreté, de lourds secrets familiaux et d’épreuves ; une personnalité complexe et parfois déroutante, un destin qui s’écrit entre la France et l’Amérique.

L’histoire d’une femme libre, d’une perdante magnifique, qui a choisi de vivre les yeux grands ouverts.

Je vais vous dire cette vie-là, et aussi tout ce qui me relie à elle, dans une troublante correspondance ressentie avec mon travail d’écrivain. »

G.J. 

Dix ans après la mort de Vivian Maier, Gaëlle Josse nous livre le roman d’une vie, un portrait d’une rare empathie, d’une rare acuité sur ce destin troublant, hors norme, dont la gloire est désormais aussi éclatante que sa vie fut obscure.

Avis de Claire

C’est une histoire touchante, étonnante, incroyable. Celle qu’a choisi de nous raconter, avec la plume sensible qui la caractérise, Gaëlle Josse. C’est l’histoire de Vivian Maier, dont l’oeuvre photographique, découverte très récemment, vient bouleverser le monde artistique. Si l’oeuvre se révèle sublime, sa destinée est tragique.

Née à New York en 1926, Vivian est d’origine française par sa mère et autrichienne par son père. Comme beaucoup d’Américains, elle a des origines européennes, qu’elle a la chance d’explorer quelques années, lorsqu’elle vit en France avec sa mère, dans le village de Saint-Julien-en-Champsaur, aujourd’hui siège de l’association Association Vivian Maier et le Champsaur.

Sa passion pour la photo ne vient pas par hasard, sa mère déjà en faisait un peu, ce qui était exceptionnel à l’époque. D’heureuses rencontres lui permettent d’aller plus loin, mais toujours en dilettante. Jamais Vivian n’a cherché à tirer profit de ses clichés, qui sont pourtant un extraordinaire témoignage de l’Amérique d’après-guerre. Son travail de nourrice pour enfants lui permet de sillonner la ville, à la recherche de lieux, de visages qui l’interpellent, l’intéressent.

Quand l’argent vient à manquer, elle ne peut plus se permettre de développer ses clichés, la plupart de ses oeuvres, elle ne les verra jamais. Tout s’entrepose année après année dans des garages, dont elle ne peut payer le loyer. Gaëlle Josse retrace dans son roman non seulement l’histoire de Vivian Maier, mais également celle de la redécouverte de son oeuvre. Le « mystère Maier » c’est peut-être cela : « elle n’est pas une nourrice qui qui prend des photos pour se distraire, mais une artiste qui se contente d’un travail alimentaire »…

Pour en savoir plus le site officiel de Vivian Maier, où l’on apprend qu’une rétrospective aura lieu à Paris en 2021, au Musée du Luxembourg.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 160
Éditeur : J’ai Lu
Sortie : 19 août 2020
Prix : 6,50 €