Une patiente – Avis +

Présentation de l’éditeur

 » Dites-moi, mademoiselle Smyth. Qu’est-ce qui vous amène ici ?  »

1965, Londres. Élevée dans une famille bourgeoise, Veronica est une jeune femme brillante, à l’avenir radieux et tout tracé. Aussi son suicide surprend-il son entourage. À commencer par sa jeune sœur, pour qui l’incompréhension est totale.

Jusqu’au jour où elle découvre le cas de  » Dorothy  » dans le livre d’un célèbre psychanalyste, Collins Braithwaite. Et y reconnaît, sans doute possible, la vie de Veronica. Pour en savoir plus, elle décide d’entamer une thérapie auprès de Braithwaite, sous une fausse identité : Rebecca Smyth. S’engage alors entre elle et le thérapeute un jeu aussi pervers que passionnant, à l’issue incertaine.

Jouant avec une rare maestria sur la frontière entre fiction et réalité, il piège ses personnages et ses lecteurs dans un labyrinthe de faux-semblants aux dimensions vertigineuses. Pour notre plus grand plaisir.

Avis de Thérèse

Comme dans la plupart de ses romans, Graeme Macrae Burnet intervient directement dans celui-ci. Dans La disparition d’Adèle Bréau, il se présentait comme le traducteur d’un manuscrit français inédit. Dans L’accusé du Ross-Shire, il s’agissait de la reconstitution du procès d’un de ses lointains ancêtres.

Dans Une patiente, il explique qu’en 2019, alors qu’il essayait en vain de convaincre une maison d’édition de publier sa biographie d’Arthur Collins Braithwaite, psychothérapeute controversé ayant connu son heure de gloire dans les années 60, il s’est vu confier par un homme une série de cahiers rédigés par sa cousine décédée, dans lesquels elle raconte comment elle a connu le psychothérapeute en question.

La suite du roman nous propose donc en alternance les cinq cahiers de cette cousine, dans lesquels elle cite des extraits d’un livre publié par Braithwaite, et des extraits de la documentation réunie par Graeme Macrae Burnet dans l’intention de publier sa biographie.

Suite au suicide de sa sœur aînée Veronica, sans explications alors que tout semblait lui réussir, la cousine dont on ne saura jamais le vrai prénom (mais pourquoi devrait-elle se désigner par son prénom dans son propre journal ?) est persuadée que ce suicide est lié à la thérapie que Veronica suivait auprès du psychothérapeute. Pour le percer à jour et comprendre ce qu’il en est, elle décide de devenir sa patiente sous la fausse identité de Rebecca Smyth. Le duel verbal entre patiente et thérapeute s’installe avec une certaine perversité de part et d’autre et devient rapidement vertigineux.

Il ne faut pas s’attendre à un thriller au rythme endiablé, le récit est plutôt lent et détaillé. L’analyse des caractères, des personnalités et des troubles des personnages (le psychothérapeute n’est pas le plus équilibré…) est approfondie. Les théories psy de l’époque sont longuement expliquées et référencées. L’auteur nous plonge dans l’ambiance et les décors de Londres dans les années 60. Il ne faut pas s’attendre non plus à s’attacher à l’un ou l’autre des personnages, tous aussi tortueux les uns que les autres.

Mais il faut savoir que, dans les romans de Graeme Macrae Burnet, tout est vrai. Ou tout est faux. Ou tout est à la fois vrai et faux… Il est parfois difficile de dire où commence le roman, où sont les limites de la réalité, et c’est un petit jeu fascinant, de la première à la dernière page !

Fiche technique

Format : poche
Pages ‏: ‎360
Éditeur ‏: ‎10/18
Sortie : 16 février 2023
Prix : 8,90 €