Une troublante amitié – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Une très jolie acheteuse » ? Habitué à l’enthousiasme de son assistante, Eric n’est pas plus troublé que ça quand celle-ci lui décrit l’inconnue qui s’intéresse à sa maison. Sauf que la surprise est de taille : car loin d’être une « inconnue », la fameuse acheteuse est Hannah, sa meilleure amie des jours heureux , Hannah, qu’il n’a plus vue depuis l’adolescence , la seule fille à laquelle il ait jamais fait confiance. A ce détail près – et quel détail ! – qu’elle n’est plus du tout l’ado gauche d’autrefois.

Pour Hannah aussi, la surprise est totale : en revenant à Merlyn county, elle ne s’attendait pas à tomber si vite sur Eric, ni surtout à ce qu’il la regarde enfin comme elle en rêvait jadis en secret. Si bien que, lorsqu’au nom de l’amitié retrouvée – un prétexte facile dont Hannah n’est pas dupe -, Eric l’invite à dîner, elle accepte sans hésiter. Et, toute à sa joie, repousse – mais à quand ? – le moment d’avouer le motif pénible de son retour : un « fiancé » l’a lâchement laissée tomber…, et elle est enceinte.

Avis de Marnie

Vous connaissez l’adage : les gens heureux n’ont pas d’histoire ? Et bien, ce scénario souffre rudement de ce manque de « rebondissements dramatiques ». Série à quatre mains écrite par d’honnêtes mais pas exceptionnelles écrivains, Merlyn County Midwives, possède tout de même quelques qualités, mais malheureusement pas assez pour rendre le tout très attractif.

Ainsi, Susan Mallery met son talent au service d’une charmante histoire, qui restera charmante à défaut d’autre chose. Pourtant, il y avait matière à créer un scénario digne de ce nom. Il est pourtant évident, qu’elle n’a pas souhaité tomber dans les ressorts habituels de l’enfant mal aimé qui n’a pas su trouver sa place, ou encore de la rivale méchante, ou autres péripéties récurrentes de la romance.

Hannah est une adorable et pétulante jeune femme qui fait partie (par la petite porte) d’une famille riche et célèbre de la région. Enfant illégitime reconnue sur le tard… tout le monde l’adore en fait, tout le monde est patient avec elle, prêt à lui rendre service, à l’aider, à la soutenir dans ses choix, y compris le héros, un adolescent dont elle était une amie proche durant son enfance. Il n’y aura aucun méchant dans ce récit où tout le monde se montre d’une compréhension assez incroyable.

En fait, c’est là que l’on se demande où l’on est tombé. Hannah et ses atermoiements, ses questionnements sans fin sur son devenir, ses envies, ses regards sur le uns et les autres… semble agaçante ou tout au moins enfant gâtée. Une bonne discussion avec sa grand-mère suffit même à lui remettre les idées en place. Pourquoi donc n’a-t-elle pas pris le temps de se remettre calmement en question ? Le seul ressort dramatique est… dramatiquement faible !

Eric est très (trop !) ambitieux. A part ce défaut… il est parfait, tellement parfait qu’il semble même iréel. Quel homme accepterait de devenir l’ami/amant d’une jeune femme qui lui révèle quelque peu tardivement qu’elle va mettre au monde l’enfant d’un autre. Mais non, il accepte tout cela avec un sourire figé. Trop, c’est trop. Nous n’y croyons pas une seconde ! De plus, le fait qu’il n’y ait aucune péripétie sauf de choisir les vêtements du bébé, contribue à nous faire penser à un manque cruel d’inspiration chez Susan Mallery.

Seulement, notre auteur possède tout de même du talent. Une scène et soudain, nous la retrouvons, avec son humour caustique, son second degré qui se joue quelque peu de la morale et de ses clins d’oeils à la bonne société américaine. D’abord lorsque Hannah déguste une glace avec son oncle, voici donc un de ses fameux dialogues, façon ping-pong qui apporte toute sa saveur à son récit. Cependant, c’est dans la fraterie qu’elle se défend le mieux. Ainsi Eric et sa soeur se délectent dans un échange drôle, acide, intelligent et impertinent qui nous font penser qu’un an plus tard, Susan Mallery nous offrira sa plus réussie des séries, les Buchanan !

Fiche Technique

Format : poche
Paris : 312
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 décembre 2010
Prix : 5,35 €