VOD : Captive – Avis +

Présentation officielle

Grace Marks, une jeune immigrée irlandaise au Canada devenue domestique, est accusée du meurtre de ses employeurs Thomas Kinnear et Nancy Montgomery en 1843. Nancy et Grace sont dans un premier temps liées, avant que leurs sentiments communs pour Thomas ne les divisent. Nancy, qui a congédié son employée, sera retrouvée assassinée.

Inspiré du roman primé de Margaret Atwood.

Avis de Chris

Captive (Alias Grace) est une série historique diffusée sur le service de VOD Netflix. Elle se déroule au XIXème siècle à Toronto. On y suit la jeune femme, Grace Marks, alors emprisonnée depuis 15 ans pour le meurtre de Nancy Montgomery et de Thomas Kinnear, ses employeurs. Grâce à quelques bienfaiteurs qui se demandent si elle n’a pas été injustement condamnée, l’héroïne va devoir se confier à un psychiatre américain de renom, le Dr Jonas. Chaque jour, la patiente sera alors conviée à raconter son histoire.

À travers les six épisodes, Grace retrace une partie de sa vie, qu’elle conte au gré de ses envies. Elle ne nous dit pas tout, mais la série non plus. On ne sait que ce qu’elle veut dévoiler. Il n’y a donc pas de pied de nez scénaristique pour nous faire découvrir d’autres péripéties qui n’ont aucun lien direct avec le personnage principal. Certes, il y a comme un manque, mais la série se déroule de la même manière qu’un livre à la première personne du singulier.

Plus on avance, plus on s’attache aux différents protagonistes, qu’ils proviennent d’un passé révolu comme d’un présent acerbe. Le scénario est captivant, sans doute dû au fait que les épisodes ne durent que 45 minutes, ce qui intensifie également l’effet de vitesse : connaître le fin mot de l’histoire devient presque pressant, autant pour les personnages qui gravitent autour de la prisonnière que le spectateur avide.

La caméra suit uniquement le point de vue de Grace lors des séquences du passé. Elle est peu statique et se promène littéralement dans des souvenirs. De plus, elle reste en retrait, comme si elle était également spectatrice, sans entrer dans l’intimité ou sans fixer des détails inutiles. Quant aux paysages, ils sont parfois magnifiés comme sortant d’un rêve, celui de Grace évidemment. Quelques scènes paraissent fantasmagoriques, tandis que la plupart retranscrivent parfaitement la violence des épreuves que les personnages traverseront. D’ailleurs, cette fresque nous montre également la dureté de la vie pour les femmes, et plus particulièrement les servantes, à une époque où tout se construit.

En revanche, un point est particulièrement dérangeant : le choix des acteurs. Même s’ils sont très bons dans l’ensemble, aidés par une écriture des personnages fouillés, leur âge ne convient pas du tout à celui des protagonistes. La crédibilité de la série en prend un coup sur certaines scènes, ce qui est dommage.

Enfin, il ne faut pas oublier que la série développe les prémices d’une psychologie encore tâtonnante. Mais ici, elle n’est ni dans le voyeurisme, ni dans la vulgarité. Cela montre en quelque sorte la naïveté de Grace face à des personnes hautes en couleurs, chaleureuses, angoissantes, rayonnantes ou malintentionnées. Avec un final attendu mais ambigu, le spectateur reste tout de même un peu sur sa fin. Néanmoins, cette série permet de réfléchir et de débattre, car rares sont les séries où la réflexion est de mise.

Fiche technique

Titre alternatif : Alias Grace
Genre : Drame, Historique, Thriller
Nombre d’épisodes : 6
Nombre de saison : 1 (série terminée)
Diffusion : 2017
Durée : 45 minutes/épisode
Avec : Sarah Gadon, Anna Paquin, Edward Holcroft, Rebecca Liddiard…

En VOD sur Netflix