VOD : La Casa de Papel – Avis +/-

Présentation officielle

Huit voleurs font une prise d’otages dans la Maison royale de la Monnaie d’Espagne, tandis qu’un génie du crime manipule la police pour mettre son plan à exécution.

Avis de Chris

La Casa de Papel est une série espagnole qui dépoussière celles qu’on a pu connaître dans les années 2000 à la télévision (ex : Un, Dos, Tres). Très bien produite, avec des acteurs au jeu impeccable, des décors réalistes et une écriture dynamique, cette réalisation rend la part belle aux productions européennes qui tendent à s’améliorer, et qui s’exportent de plus en plus.

Si de prime abord on se dit que la série risque d’être un peu molle, il n’en est rien du tout. Certes, certains passages ralentissent l’histoire, mais dans l’ensemble, l’écriture est bonne. En effet, au lieu d’avoir une première partie sur la planification du braquage et une seconde sur ce dernier, ces deux pans s’entremêlent habilement.

La seule chose étrange provient du choix du personnage principal (Tokyo), qui est également le narrateur de l’histoire. Il ne semble pourtant pas l’être dans la construction de la trame. Si son histoire d’amour avec l’un des braqueurs est un point important dans la première partie, il n’y a pas réellement de « héros ». Le scénario approfondit petit à petit les différents protagonistes de n’importe quel camp. D’ailleurs, chose intéressante, nous avons ici le point de vue des braqueurs, des otages, mais également de la police. Chaque camp comporte son lot de personnages forts qui alimente la série. Le téléspectateur peut facilement s’identifier à l’un d’eux, voire à en haïr d’autres. Il y a une certaine ambivalence quant au fait de vouloir ou non que l’un des camps réussisse.

Malheureusement, la série ne semble pas avoir voulu jouer la carte de la cohérence. Beaucoup de scènes sont irréalistes si on y réfléchit deux minutes. Entre la chance inégalée de certains personnages et des otages pour le moins passifs, la série perd en crédibilité. De plus, certains personnages sont antipathiques et ne méritent pas autant d’attention du scénario, tandis que d’autres, plus discrets, n’ont pas la chance de s’affirmer.

Certains sont carrément oubliés (à l’instar d’Alyson, un personnage pourtant clé dans la réussite du projet). Il y a un trop grand déséquilibre dans l’élaboration des personnages. Il faut dire qu’ils sont très nombreux, et en une seule saison, il était compliqué de faire autrement. On peut également regretter le manque de message politique pourtant effleuré à certaines reprises. Toutefois, il y a une réelle fin qui conclut la série[[Netflix prépare une suite. Mais pour l’Espagne, la série est terminée.]] et de belles trouvailles qui remontent le scénario parfois bancal.

Petite particularité, au lieu d’avoir 15 épisodes de 70 minutes comme dans son pays d’origine, pour Netflix les épisodes ont été coupés afin de créer en quelque sorte deux saisons[[Deux parties dont la première de 13 épisodes sortie en décembre 2017 et la deuxième en avril 2018]] avec des épisodes allant de 41 à 51 minutes. Si certains d’entre eux peuvent avoir une fin abrupte, la plupart du temps, ça ne gêne en rien la compréhension.

Enfin, le générique est plutôt bien construit. Nous suivons le cheminement de la Maison Royale de la Monnaie reproduit à l’exactitude en une maquette en papier. Il rappelle donc le titre de la série puisque « papel » veut dire papier, mais aussi billets de banque.

Enfin, La casa de Papel est une fiction qui souffre de quelques incohérences inhérentes au genre, mais qui ne ternit pas totalement cette production XXL espagnole.

Fiche technique

Titre : La Casa de papel
Réalisation : Álex Pina
Acteurs : Úrsula Corberó, Itziar Ituño, Álvaro Morte…
Chaîne de TV : Antena 3
Pays : Espagne
Diffusion française : Netflix (en 2 parties)
Nombre de saison : 1 (terminée)
Nombre d’épisode : 15
Durée d’un épisode : 70 min