Vendeur – Avis +

Présentation Officielle

Serge est l’un des meilleurs vendeurs de France. Depuis 30 ans, il écume les zones commerciales et les grands magasins, garantissant à ses employeurs un retour sur investissement immédiat et spectaculaire. Il a tout sacrifié à sa carrière.

Ses amis, ses femmes et son fils, Gérald, qu’il ne voit jamais. Et sa santé. Quand Gérald vient lui demander un travail pour financer les travaux de son futur restaurant, Serge hésite puis accepte finalement de le faire embaucher comme vendeur. Contre toute attente, Gérald se découvre un don.

Avis de Valérie

Quelle idée que de baser un film sur la vie des VRP ? C’est une catégorie d’êtres humains tout à fait à part qui en règle générale n’inspire pas l’admiration des foules. Ces grands bateleurs séduisent dans le seul but de vendre en soutirant le maximum d’argent. Ils ne sont jamais dans l’illégalité, mais souvent à la limite de l’abus de confiance.

En tout cas, c’est le mythe que l’on connaît. On les rencontre au moment d’acheter sa cuisine (comme dans le film), les encyclopédies, ou sur les marchés, dans les foires, etc.

Mais le film a le très bon goût de ne pas jouer sur la caricature mais présenter ces hommes avec et sans leur masque de vendeur. Jamais on ne va dans l’extrème. Serge, le vendeur vedette, possède le charme gouailleur et l’abattage qui fait mouche auprès des clients. On sent le vide dans sa vie, mais il demeure sympathique aux yeux des spectateurs.

Son fils, Gérald, a besoin d’aide et veut en même temps se rapprocher de ce père défaillant. Au contraire de Serge, il fourmille de créativité, est chaleureux et talentueux. Mais pour se trouver, se rejoindre, chacun va devoir faire des concessions à la manière de vivre de l’autre.

Le réalisateur travaille sur la longueur sa construction psychologique qui étaye l’action. C’est assez troublant, d’ailleurs, car on ne voit pas le fond avancer jusqu’au moment où l’on constate son aboutissement. Étonnement, la bande son est travaillée pour appuyer sur certains moments sans qu’on s’en rende compte avec un choix d’artistes pointus. Toutes ces attentions prouvent l’intelligence de Sylvain Descloux qui ne fait pas dans l’ostentatoire, mais dans la réussite du scénario.

De plus, alors qu’on pouvait craindre que Gilbert Melki nous joue un peu trop son rôle de La vérité si je mens, il est particulièrement juste et n’est jamais dans l’excès où l’exagération. Surprise également pour Pio Marmaï très touchant en fils si demandeur de l’attention d’un père entièrement dédié à son travail.

Il y a beaucoup de talent derrière la réalisation de ce premier film. Bien pensé et dirigé, il brosse le portrait d’une vocation hors du commun, mais également de la relation d’un père absent et d’un fils qui se construit malgré les manques.

Définitivement à voir ! Sans compter qu’on apprend quelques trucs sur les vendeurs qui pourront être utiles ultérieurement !


Fiche Technique

Sortie : 4 mai 2016

Durée : 89 minutes

Avec Gilbert Melki, Pio Marmai, Pascal Elso…

Genre : comédie dramatique