With seduction in mind – Avis +

Présentation de l’éditeur

A thoroughly modern woman…

Daisy Merrick has to earn her living, but she keeps getting the sack. When her rash tongue costs her yet another job, the feisty, outspoken girl-bachelor is undaunted, and she comes up with a plan that could give her a future beyond her wildest dreams. There’s only one problem. Her success depends on a man, the most infuriating, impossible, immovable man she’s ever met.

A most notorious man…

Sebastian Grant, Earl of Avermore, is England’s most famous author, but when writer’s block steals his creativity, Sebastian becomes more well-known for his notorious reputation than his work. When Daisy arrives on his doorstep, hired by his publisher to help him write his next book, Sebastian has no intention of cooperating. The provoking, fire-haired beauty stirs his senses beyond belief, and when collaboration forces them together at his country home, Sebastian knows he has only one way out. Seduction.

Avis de Callixta 0

Laura Lee Guhrke poursuit avec With seduction in mind, le portrait d’un groupe de femmes célibataires à la fin du dix-neuvième siècle. La qualité de ces romans est remarquable et le dernier livre était éblouissant de maîtrise. Il était difficile de faire aussi bien mais Laura Lee Guhrke a relevé le défi et publié un roman superbe où nous retrouvons tout ce qui fait la qualité de son travail. Il faut d’ailleurs noter l’excellent et assez original contexte historique d’Angleterre victorienne de la fin du dix-neuvième. C’est un monde en marche vers la modernité avec des femmes qui travaillent et se font entendre et des élites qui évoluent.

L’héroïne est Daisy Merrick aperçue dans les romans précédents. Elle vit dans la pension londonienne que nous connaissons bien avec sa sœur ainée, Lucy. Orphelines les deux jeunes femmes ne peuvent compter que sur elles-mêmes pour survivre. Lucy a une agence de placement pour jeunes femmes et Daisy change un peu trop souvent d’emploi. Impulsive, bavarde, elle a tendance à froisser les susceptibilités et se retrouve souvent à la porte. Quand elle est chassée pour la énième fois de sa place, elle décide de se consacrer à l’écriture, sa passion et va trouver le mari d’une de ses amies, Lord Marlowe, héros de And then he kissed her, qui est éditeur. Il lui propose alors de critiquer la dernière pièce de théâtre du célèbre auteur Sebastian Grant, comte d’Avermore. Elle étrille sévèrement le texte et va se retrouver fort embarrassée lorsqu’elle se retrouve obligée de travailler avec Sebastian.

Sous ces dehors très classiques qui promettent de belles empoignades entres les héros, il y a aussi une autre histoire, Laura Lee Guhrke n’étant pas adepte des portes qui claquent ni des envolées hystériques gratuites. Ce sont deux héros profondément différents qui se font face. Tous deux sont des écrivains : Daisy est encore au stade amateur, Sebastian est un professionnel mais qui a perdu l’inspiration. C’est un homme cynique, hanté par un passé de drogué et de fêtard. Il se sent fini et sec. Daisy est pleine d’enthousiasme et de joie de vivre. Elle porte sur la vie un regard toujours optimiste. La jeune femme a reçu la difficile mission de le pousser à écrire, lui doit en échange l’aider à se perfectionner. Laura Lee Guhrke va utiliser un de ses grands talents, alors : la tension qui monte lentement autour des deux héros qui se découvrent une attirance mais aussi celle qui se resserre autour de Sebastian pour qu’il reprenne enfin la plume. Ce ne sera pas simple du tout.

Laura Lee Guhrke a sans aucun doute plongé dans son expérience personnelle pour faire un roman sur l’écriture. Il s’agit d’une sorte de « play within the play », de la fabrication d’un livre dans un livre. Toutes les affres de la création littéraire sont évoquées comme l’angoisse de le feuille blanche, la peur de ne pas être à la hauteur de son précédent livre, le manque d’inspiration, la dépréciation de soi-même. Tout est compliqué par le passé difficile de Sebastian qui n’a pu écrire facilement que lorsqu’il prenait de la cocaïne. Pour lui écrire est associée à une addiction qui a failli le tuer.

Laura Lee Guhrke règle incontestablement quelques comptes avec ceux qui entourent la production d’un livre : les critiques qui oublient souvent que l’art est difficile, les contempteurs de la romance également. Il y a quelques passages savoureux à ce sujet. Daisy étant une incorrigible romantique a bien du mal à ne pas peupler ses romans d’histoires d’amour sirupeuses et Sebastian a le problème inverse. Pour lui toute histoire d’amour finit mal. Quelques réflexions des personnages en disent long sur l’opinion de Laura Lee Guhrke !

Enfin, il faut souligner la qualité de l’histoire d’amour qui se noue entre ces deux êtres si dissemblables. Il ne se passe pas grand-chose autour de leurs bureaux respectifs et de leurs livres. Tout est dans les dialogues, les échanges et le jeu de séduction qui commence entre eux, très lié à l’écriture. C’est charmant, sensuel et très romantique. Un vrai bonheur à déguster !

Laura Lee Guhrke doit en tous cas se trouver dans l’état de Sebastian en ce moment même puisqu’elle a maintenant la charge d’écrire un nouveau roman qui s’inscrira dans cette série et qu’elle va devoir réussir tout autant. Nous lui faisons entièrement confiance. Il reste encore la très sage et efficace Lucy, soeur de Daisy ou encore une autre jeune femme habitant la fameuse pension pour femmes célibataires. Nul doute que Laura Lee Guhrke saura leur concocter une histoire aussi délicieuse.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Avon Books

Sortie : 1 septembre 2009
Langue : anglais
Prix : 4,72 €